mercredi 11 janvier 2012

Colombie : bus de Quito à Bogota les 9 et 10 décembre 2011

Galère pour comprendre comment rejoindre la Colombie depuis Quito. 2 choix s’offrent à nous :
-un transporteur international nous embarquant à Quito et nous déposant à Bogota 30 heures plus tard, moyennant une somme assez élevée, plus de 100 dollars. Ca a le mérite d’être facile, simple, mais ça coûte cher et on ne peut pas s’arrêter sur la route.
-Prendre plusieurs bus, le premier jusqu’à la frontière, la traverser en taxi, puis se débrouiller une fois en Colombie.
Bien entendu, on choisira la seconde, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Trajet de Quito à Bogota
Et c’est parti pour les galères : -Ca commence très vite puisque à peine sortis de l’hôtel, on galère pour monter dans un bus quiteno. En effet, heure de pointe oblige, ceux-ci sont pleins à craquer, pas moyen de s’engouffrer avec nos sacs énormes accompagnés d’un sac en toile bien rempli. En plus de cela, le bus s’arrête avant le terminal, nous obligeant à en reprendre un autre, même galère, devant laisser passer une quinzaine de bus avant de pouvoir s’incruster au milieu de la foule compacte !
-Arrivés au terminal je pensais pouvoir retirer de l’argent pour payer le bus, mais il n’y a pas de distributeur. Obligé de repartir dans l’autre sens, génial !
-On finit par prendre un bus en direction de la frontière, à 18 heures au lieu de 14h programmé. On arrivera tard, après 22 heures, inquiétant sachant que j’ai lu des commentaires quant à la dangerosité de cette frontière. On n’est pas très malins ! Arrivés sur place, il est trop tard, la frontière est fermée, on est obligés de dormir dans un charmant hôtel de terminal terrestre, délicieux ! Ca a au moins le mérite d’être très bon marché !
-Lever 6 heures pour être à l’ouverture des locaux, taxi, formalités administratives, on passe sans encombres, moi qui craignais pour mon passeport où le douanier n’a même pas trouvé une place libre pour poser son tampon, devant signer sur des tampons marocains (décidemment, seuls les douaniers boliviens auront rechigné !). Ca y est, nous sommes en Colombie, ce pays dont je rêve depuis mon passage précédent, 10 ans auparavant !

Pour le moment, rien d’extraordinaire, pas de changement flagrant par rapport à l’Equateur… mais simplement heureux d’être là, dans ce pays tant espéré et dont on nous a tant parlé !
-Taxi collectif jusqu’à la gare routière d’Ipiales, ville frontalière, où on commence à remarquer les différences. On nous avait prévenus, mais ici les bus se négocient, à mon plus grand plaisir puisque j’adore ça ! Faire le tour des comptoirs, comparer, essayer de faire la part des choses quant aux informations données, baisser le prix aussi bas que possible… On se retrouve dans un bus en direction de Popayan, ville coloniale qui devrait nous permettre de faire une pause au milieu de ce long trajet. Mais le trajet annoncé pour 7 heures prendra le double du temps et nous arriverons trop tard dans cette ville. Le retard semble être le problème des bus colombiens, on nous avait prévenus que la durée des trajets est complètement aléatoire.

Juste le temps d’aller manger dans un resto colombien un plat délicieux mais très lourd que nous aurons du mal à terminer, à base de bananes plantins, de viandes diverses, de haricots rouges… et c’est reparti pour la nuit en direction de Bogota. En espérant que le chauffeur sera plus performant et ne doublera pas le temps annoncé (sur un trajet de 12 heures, ça peut être conséquent !).

Paysage sur la route entre Ipiales et Popayan
Débarqués au petit matin dans la gare routière de Bogota, après 2 jours complets de trajet, à la recherche d’un hôtel. Ca va faire du bien de se poser un peu !

Equateur : généralités !

Ce pays a été un de nos coups de cœur d’Amérique Latine. Certes nous avons traversé de magnifiques pays jusqu’à maintenant, avons vécu de très belles expériences à chaque fois, mais ce type de jugement reste très subjectif et l’Equateur nous a laissé un très bon souvenir !

Je pense que pour nous, le facteur le plus important dans l’appréciation d’un pays, est le fait que celui-ci ne soit pas trop touristique ! Et l’Equateur fait partie de ces pays peu convoités d’Amérique Latine qui n’attirent pas le tourisme de masse et permet de voyager de manière plus intéressante à nos yeux, avec des gens plus vrais, des contacts plus profonds, des sites qui ne sont pas envahis par la foule… Cela a aussi ses inconvénients, comme la difficulté à atteindre un objectif, nous obligeant à changer plusieurs fois de bus, la vétusté et le manque de confort de ceux-ci, la saleté de certains endroits, le bordel … mais c’est ce qui nous plait aussi dans le voyage, cette différence par rapport à ce que nous connaissons !

Bon, la première chose qui nous a surpris et un peu choqués est que l’Equateur est un pays ‘dollarisé’ ! En effet, suite à l’effondrement de sa monnaie, le ‘sucre’ (du nom d’un des généraux équatorien du libertador Simon Bolivar), le gouvernement a décidé d’adopter la monnaie souveraine. Etrange de manier cette monnaie dont nous entendons tant parler mais dont nous avons peu l’habitude ! On a dû surprendre  certains en galérant à reconnaitre un ‘quarter’ dollar (ils ne sont pas marqués), en bons ‘gringos’ que nous sommes !
Par contre, cela ne l’empêche pas d’être un des pays parmi les meilleurs marchés d’Amérique du sud : des nuits à 6 dollars, des menus du midi à 2 dollars, des transports de bus à 1 dollar de l’heure… Cela doit contribuer au fait que l’on s’y sente bien, la contrainte financière étant un aspect assez important dans un long voyage.

Ensuite l’Equateur est un pays vraiment petit par rapport à ceux que nous avons parcourus jusqu’alors : l’Argentine, le Chili, et surtout le Brésil et le Pérou… Les distances y sont donc beaucoup plus courtes, chaque lieu est plus accessible. Et pourtant, malgré sa taillé modérée, on retrouve nombre des paysages très variés qui font la beauté de l’Amérique du sud: la cordillère des Andes avec de superbes volcans et montagnes enneigés, la côte Pacifique (la mer est un aspect très important pour nous dans l’appréciation d’un pays !), la forêt amazonienne, des villes coloniales, une superbe capitale… tout ceci accessible en quelques heures de bus. Tout comme les populations hétéroclites faisant la particularité de ce pays : andins dans les montagnes, noirs sur la côte, blancs occidentalisés dans les villes…
Nous avons aussi retrouvé ce que nous aimons dans le voyage : le charme des pays en développement ! Petits marchés, destinations hurlées dans les gares routières, obligation de batailler pour découvrir ce que nous cherchons, vendeurs proposant tout ce qui est imaginable dans la rue : sandwich, DVD, fruits, jus, vêtements… et surtout des gens heureux, de vivre, de partager, de discuter…

La nourriture, un des éléments importants dans l’appréciation d’un pays, est délicieuse en Equateur ! On pensait avoir atteint le sommet au Pérou, mais les plats équatoriens n’ont rien à envier à ceux du voisin : ‘horneado’=cochon grillé au four servi avec des maïs bouillis ou cuits au four et des pommes de terre douces, du ceviche=poisson mariné, moins bon qu’au Pérou, mais délicieux, des pâtisseries et du pain, très important pour nous français… et puis surtout ces menus à 1 euro, certes basiques, mais on ne peut pas faire la fine bouche à ce prix-là !

Enfin, des villes coloniales vraiment superbes avec Quito, Cuenca, Latacunga et une activité culturelle à chaque fois surprenante : de superbes musées, des festivals de cinéma, de théatre…

Et puis pêle-mêle, dans les choses qui nous ont marqués : comme à chaque changement de pays, l’accent espagnol change. Les équatoriens parlent relativement bien, mais avec un cheveu sur la langue, ce qui est plutôt étrange.

L’Equateur est une destination idéale pour des voyageurs souhaitant découvrir les différentes facettes de l’Amérique Latine en peu de temps. Certes, ce ne sera pas aussi confortable qu’un pays développé, aussi riche culturellement que le Pérou (quoi que…), les plages aussi belles que les Caraïbes, les paysages aussi impressionnants qu’en Patagonie… mais ce pays rassemble beaucoup des ingrédients qui font le charme de l’Amérique Latine, ceci concentré dans un espace assez restreint…
Un peu déçus de l’avoir ‘survolé’ aussi rapidement, mais le temps presse, notre avion est dans 5 jours à Bogota, et la Colombie réserve de belles surprises elle-aussi !