vendredi 17 août 2012

Côte Pacifique : trajet en cargo et village d’Arusi, du 30 juillet au 4 aout 2012.

Voyage en cargo depuis Buenaventura à Arusi-Nuqui
 
Enfin embarqué sur ce fameux ‘Artemisa’ qui devait partir à l’origine à 16h, j’y embarque à 19h et ils mettent les gaz à plus de minuit (obligés d’attendre la marée haute pour sortir de leur bras de rivière où ils sont ‘tanqués’).

La sortie de la baie est assez solennelle, tous les passagers sur le pont en silence, regardant s’éloigner la ville, la mer est d’huile… Puis chacun rejoint sa couchette pour passer une nuit plutôt chaude mais très tranquille !

Réveil sous un grand soleil qui ne nous lâchera pas de toute la journée et une mer on ne peut plus calme ! Quelle chance parce que sous la pluie, ça aurait été l’horreur : à l’intérieur , aucun endroit où s’asseoir, espace très restreint, nous aurions été obligés de rester couchés sur nos mini lits superposés toute la journée ! Alors que là, posé au soleil, un bouquin à la main, affaires à sécher sur le pont, qui ont bien ramassé hier avec cette pluie. Ca discute avec les passagers, l’équipage…

Vue de la côte depuis une coursive bien remplie

Le bateau est assez rustique : un cargo d’une quinzaine de mètres, rongé par la rouille, mal aménagé pour transporter de la marchandise, tout est posé en vrac sur la plage arrière, sur les coursives latérales, sur le pont supérieur, dans la cabine… : caisses de bières, tonneaux d’essence, boites isothermes transportant les denrées périssables, paquets pour tous les villages de la côte… Et au dessus de tout ce bardas, ce qui doit être le radeau de survie : une espèce de barque en bois rapiécée de toutes parts… Je ne suis pas sûr que l’on remplisse les conditions de sécurité internationales, mais on est là !


Le pont arrière de l'Artemisa, chargé "à l'arrache".
 
Le poste de pilotage est aussi sommaire que le reste du bateau : une barre en bois, un gros blackos la manipulant, une radio et peut-être un appareil donnant la position GPS, mais je ne suis pas sûr ! La navigation s’effectuant à quelques dizaines de miles de la côte, ils doivent naviguer à vue !

Poste de pilotage de l'Artemisa


Couchettes du niveau inférieur
Cuisine et couchette du niveau inférieur


Ma couchette, au fond
En plus de cela, nous sommes rejoints en pleine mer par une barque de ‘pêcheurs’ sur laquelle sont transférés 3 bidons de 100L, à la main, dans des conditions assez périlleuses puisqu’il faut tenir la barque contre le bateau, jouer avec les mouvements de mer et que les bidons doivent peser plus de 100kg…, une caisse affreusement lourde contenant un moteur ainsi que d’autres marchandises. Je ne sais pas ce que c’est, mais au moment de sortir mon appareil pour photographier la scène, on me fait comprendre qu’il est déconseillé de prendre des photos, la cuisinière me faisant le signe du ‘couik’, de la décapitation. OK, je ne vais pas faire le mariole, pas envie de terminer en mer, surtout qu’il parait que c’est plein de requins tigres dans le coin !
La côte Pacifique est réputée pour être une importante zone de trafics.
 

Transferts en mer
 
Mais l’ambiance à bord est plutôt joyeuse, la journée ponctuée par les repas préparés par la cuisinière à base de poisson, riz, salade, soupe et jus, c’est Byzance !

Vue de la côte


20h plus tard, on arrive de nuit dans une baie immense, des barques viennent accoster le bateau, embarquant de la marchandise, certains passagers… Je monte dans l’une d’elle et termine chez le professeur du village d’Arusi qui me loue une piaule. Le lendemain je monterai la tente sous un toit à l’écart du village, un abri pour manger, la vue sur la mer, un bidon avec l’eau de pluie pour cuisiner et me rincer… bien calé pour les jours suivants !

4 jours à profiter de la vie tranquille du village, à rencontrer des gens et discuter avec eux : les professeurs, le curé, les militaires en faction, qui dorment dans des hamacs abrités par une bâche, doivent pas rigoler tous les jours ceux-là ! et à me remettre au sport : course à pied sur cette immense plage qui doit être plus grande que l’Almanarre, nage en eau trouble (l’eau est chargée de particules, ce qui n’est pas très agréable !).

Une visite au village voisin de Thermales où les habitants ont aménagé des bassins pour stocker une eau thermale chaude, au milieu de la forêt, plutôt sympa bien que l’eau chaude soit plus agréable quand il fait froid dehors !


Case dans le village d'Arusi

Centre d'appel de la côte. Dans les villages, il n'y a souvent qu'un endroit où ils reçoivent du signal pour leurs téléphones

Plage d'Arusi

Coucher de soleil à Arusi

Pêcheurs du Pacifique. Ils vont sur des barques en bois et rament debout
 Au large du village croisent des bateaux de pêche à la crevette. J'apprends les conditions de pêche qui ne sont pas très écolos: dans les filets des centaines d'espèces mortes qui sont rejetées à la mer, les crevettes sont toutes acheminées vers Buenaventura, les habitants du village n'en voyant jamais la couleur...



Buenaventura, Juanchaco et Ladrilleros du 24 au 30 juillet 2012.

Arrivée sur la côte Pacifique à Buenaventura
 
Me voilà dans cette fameuse ville de Buenaventura (le nom fait rêver: "Bonne Aventure") dont j’entends parler depuis un certain temps, tout le monde me déconseillant de m’y rendre de par la dangerosité du lieu et le manque d’intérêt touristique !
Eliana, rencontrée par le biais du couch-surfing, m’accueille dans sa famille et me reçoit comme un prince ! S’étant inscrite il y a peu, je suis le premier invité et ressens l’intérêt que la famille porte aux étrangers…


La famille d'Eliana à Buenaventura
Dès le premier jour, son mari, Floyd, m’embarque au marché, où l’on achète des kilos de légumes, du poisson, des crevettes, ambiance géniale ! Ils me préparent de délicieux repas à base de poissons, me font me sentir comme à la maison, bel accueil !
Crevettes sur le marché de Buenaventura
"Toyo ahumado"=requin fumé, sur le marché de Buenaventura
Buenaventura est en effet le principal, le plus grand et quasiment l’unique port colombien. Sans grand intérêt touristique, il y fait affreusement chaud et très humide (plus de 95% d’humidité semble t’il !). Mais je suis là pour chercher un bateau vers le nord de la côte et m’attelle à la tache !
Je me retrouve à me balader au milieu d’un port miteux, on se croirait au fin fond de l’Amazonie, des blacks qui zonent partout (très sympas soit dit en passant !), de la boue, des marchandises embarquées, débarquées de cargos qui viennent du sud, du nord…
Les bateaux qui partent vers le nord, où je souhaite me rendre, sont en fait des cargos de marchandises, transportant quelques passagers et qui prennent la mer quand ils ont accumulé assez de "bordel". Or, la destination où je souhaite me rendre est peu desservie et les bateaux sortent tous les 15 jours ! Mais on m’annonce un départ 4 jours plus tard, qui se transformera en 6 jours plus tard à 16h, puis 19h, puis 23h, au final minuit ! Ca n’est pas la ponctualité de la SNCF, mais pas loin !
4 jours à zoner sur le port des cargos, prendre contact, comprendre comment ça fonctionne, qui dit vrai…
Le "penal" de Buenaventura, d'où chargent et déchargent les cargos qui parcourent la côte
Cargos du type de celui que j'ai pris
 
Et le reste du temps en ville, où il n’y a absolument rien à faire, mis à part déjeuner au marché de délicieux plats de crevettes, de calamars, de requin fumé, boire des cafés dans l’unique endroit possédant une machine, des jus de fruit et se balader sur le front de mer pas bien riant…
Mais les gens sont très sympas, aucun sentiment d’insécurité comme on a pu m’inquiéter ! Et puis profiter de pluies torrentielles, pour ça par contre, on ne m’a pas menti ! Quand ça tombe, ça tombe dur ! C’est un des endroits les plus pluvieux au monde avec 16 à 18m d’eau par an (est ce possible ?) et je suis rentré une ou deux fois à la maison trempé jusqu’au caleçon !
 
Apprenant que le bateau partait 3 jours plus tard, je me décide à aller faire un tour à Juanchaco et Ladrilleros, 2 villages de pêcheurs à 1 h de bateau de Buenaventura, la seule attraction touristique du coin.
Je me retrouve à l’embarcadère alors qu’il pleut des trombes d’eau depuis le matin, première fois que ça arrive depuis que je suis là… Gros moment de solitude, me demandant déjà ce que j’allais faire pendant 2 jours s’il pleut comme cela, et surtout pendant les 15 prochains jours sur la côte… Questionnement du voyageur solitaire ! Heureusement que je suis au milieu d’une foule de blacks, qui sont d’un naturel joyeux, les colombiens aussi, alors imaginez les afro-colombiens, ça déconne pas mal ! Et puis je pense à tous ces gens qui viennent sur la côte pour une fin de semaine, ayant préparé leur we de longs mois à l’avance, je ne peux pas me plaindre !
C’est d’ailleurs le cas du couple de colombiens avec qui j’entame une discussion, qui viennent de Tunja et ont mis 23h pour arriver ici et passer 2 jours sur la côte !!!
Au final on ne se lâchera pas du séjour, rencontrerons en plus 2 français sur le bateau, vraiment bonnards, varois qui plus est (c’est donc normal qu’ils soient sympas ! héhé) avec lesquels nous louerons une cabane chez une ‘rippy’ d’une quarantaine d’années, adorable !
Le trajet en bateau a été impressionnant, on s’est fait arroser par une pluie diluvienne, brasser dans les vagues, les passagers tirant une tronche pas possible, ma voisine venant de Cali voyait la mer pour la première fois et était terrorisée, cramponnée à ma jambe ! Résultat: trempés, nos sacs ne valent pas mieux, ainsi que tout ce qu’il y a dedans, l’horreur !

Arrivée à Juanchaco sous des trombes d'eau


Durant le reste du séjour, nous aurons eu droit à quelques belles rincées, mais aussi quelques éclaircies qui nous permettront d’effectuer une belle balade jusqu’au village de la Barra, nous baigner et profiter de cette belle plage ! Un groupe vraiment agréable, une petite soirée au rhum le premier soir, à la recherche d’un endroit où faire la fête, on débarque dans une pseudo-boite où ils allument la musique en nous voyant arriver et où les seules ‘clients’ sont les serveurs ! Bonne partie de rigolade quand même, surtout que le colombien, n’ayant aucune autre affaire, se baladait en caleçon, le paquet de clope et le ‘Blackberry’ coincés dans la ceinture !

Case du Pacifique à Ladrilleros

L'équipe devant la case d'Andrea

Gamin et le jeu du rat: un pauvre rat pendu à un fil électrique que le gamin frappe avec son bout de bois pour lui faire faire des tours...
L'équipe sur la plage de la "La Barra"


Le couple colombien devant la discothèque de la Barra

Village du Pacifique: Juanchaco

Retour à Buenaventura en catastrophe, on s’est fait coincer à l’embarcadère, étant mal renseignés sur les horaires de bateau pour revenir. J’ai bien failli rater mon cargo et être coincé à Buenaventura 15 jours de plus, ça aurait été top !
Mais me voilà à bord de ce vaillant cargo, installé dans ma couchette et prêt à affronter les 20 heures de transport jusqu’à Nuqui !

Cali, San Cipriano, sur la route de la côte Pacifique vers Buenaventura du 21 au 24 juillet 2012.

Sur la route de la côte
Le départ des parents marque la dernière partie du voyage puisque mon visa colombien se termine le 21 aout, dans un mois exactement !
Et cette dernière étape sera la côte Pacifique où je souhaite me rendre depuis que j’ai franchi la frontière colombienne 
Le chemin de Bogota à la côte passant par Cali, arrêt obligé pour une petite ‘rumba’ (fiesta). Cette fois-ci je loge dans un hôtel ‘Lonely Planet’ (réputés pour les fêtes qui s’y déroulent et où logent souvent des anglophones), mais rien d’extraordinaire ! Aucun regret de ne pas avoir plus fréquenté ces lieux auparavant !
Départ dès le lendemain matin, la route entre Cali et Buenaventura passe par des paysages de forêt équatoriale splendides, ce qui me pousse à m’arrêter dans le petit village de San Cipriano, principalement connu pour son système de transport, mais aussi pour sa localisation au bord d’une rivière offrant de nombreux trous d’eau pour se baigner!
Les habitants du village ont développé un ingénieux système de transport, utilisant les rails présents pour y poser des chariots de bois, montés sur des galets et propulsés par des roues arrières de motos, immobilisées sur le chariot. Malin et efficace !
Par contre il n’y a qu’une voie et le chariot le moins chargé doit laisser la place à celui venant en face, obligeant le conducteur et son aide à soulever l’ensemble chariot+moto, le déposer sur le bord de la voie, puis le remonter. Au trajet aller, fin de we, donc beaucoup de monde revenant, nous avons dû descendre une vingtaine de fois, ce qui fait les bras !


Le moyen de transport à San Cirpiano
Sous la pluie



Descente du chariot
 
2 jours à profiter de cette rivière magnifique, la remontant à pied et descendant à la nage (du moins quand il y avait assez de fond, sinon à pied sur les galets), et déguster mes premières pluies diluviennes, ce coin du pays étant réputé pour ses précipitations !

Rivière de San Cipriano


Partie de billes avec les gamins du village, bien "blackos", on sent que l'on arrive sur la côte!





mercredi 15 août 2012

Les parents Lecuire en Colombie : Bogota, Villa de Leyva, Medellin, Salamina, Salento, Buga, Cali, Popayan, San Agustin, desert de Tatacoa, du 4 au 20 juillet 2012.

Trajet avec les parents
 
Ca n’a pas été facile de les faire venir, la réputation de ce beau pays en faisant fuir plus d’un, mais les parents finissent par débarquer à Bogota pour 2 petites semaines.
Premiers contacts avec la ville :
-visite de la Candelaria, le quartier historique de Bogota
Plaza del Chorro de Quevedo, Candelaria, Bogota

graffitis à la Candelaria

Plaza Chorro de Quevedo, Bogota. Lieu de réunion des 'rippys' et des artistes, d'où la statue!
-musée Botero, l’artiste colombien le plus reconnu, peignant et sculptant des personnages aux formes généreuses
Les parents devant "la main", musée Botero, Bogota

Musée Botero

-Balade au centre-ville, Plaza Bolivar, avenue "Septima", palacio del Narino...
Plaza Bolivar, Bogota

-musée de l’or, sûrement un des plus beaux au monde.
-montée au Montserrate, église perchée au sommet de la cordillère qui domine la ville, à laquelle on accède via un téléphérique rudimentaire. Sans grand intérêt, surtout que le temps est un peu couvert, comme souvent à Bogota!

Vue sur la ville depuis le Montserrate
-un tour de vélo bien agréable le dimanche, quand la principale artère de la ville, la ‘septima’, est fermée à la circulation  et envahie par les piétons… Bogota est une ville où les gens se déplacent beaucoup en vélo et c’est impressionnant de voir ce que ça devient le dimanche : des familles entières montant leur bicyclette, des gens marchant, des jeunes en skate, d’autres en rollers… une foule impressionnante profitant de la ville et des espaces qui s'offrent à elle !

Dimanche en vélo à Bogota
 
Et premiers contacts avec le pays :
-culinaire avec quelques arepas (galettes de maïs faisant office de pain dans ce coin d’Amérique du sud), un ajiaco (plat de Bogota : soupe avec du maïs, de l’avocat..), une ‘bandeja paisa’ (énorme plat constitué d’à peu près tout ce qui se mange en Colombie : porc, vache, boudin, saucisse, haricots rouges, riz, avocat…)
-les colombiens et leur gentillesse…

Arepas (galettes de maïs), maïs, et brochettes, "Parque Centrale", Bogota

Après un trajet de bus "technique", qui laisse présager quelques difficultés pour la suite puisque nous allons en manger un paquet pendant notre séjour, première étape : le village colonial de Villa de Leyva avec ses rues pavées, ses maisons blanchies à la chaux et son immense place entourée de bâtiments coloniaux.

Eglise de Villa de Leyva
Place du village de Villa de Leyva, la plus grande de Colombie

Coucher de soleil sur Villa de Leyva
 
Je les mets à la sauce colombienne et on s’achète 2-3 bières pour les picoler sur la place au milieu des fêtards du vendredi soir.

Le lendemain, on a la chance de tomber sur le marché du village, absolument superbe : les paysans qui descendent de tous les bleds de montagne environnants, un feu d’artifice de couleurs, de bruits, d’odeurs, des stands de bouffe avec du boudin, de la banane plantain, des pièces de porc cuites au feu de bois.... Cela permet aux anciens d’avoir un aperçu d’une bonne partie des fruits et légumes que l’on trouve en Colombie, la plupart inconnus en France.

Marché de Villa de Leyva, vente de bananes...



Chantaduro, fruit de la côte

Bocadillo=pates de fruit à la goyave

Le fruit orange est du "lulo" et le vert, de la Guanabana, qui servent presque exclusivement à faire des jus de fruits

Tomate de arbol, pour les jus de fruits

Goyave, encore pour les jus

Papaye, délicieux avec du citron!

Physialis

Chantaduro

Vendeur de glaces

Vendeurs de pommes de terre

Rue de Villa de Leyva

Stand de bouffe avec du poulet, du porc, du yucca (tubercule), des pommes de terre, de la banane plantain...

On enchaine sur ce que tout le monde appréhende, les parents n’ayant pas l’habitude de ce genre de plaisanteries : la nuit de bus entre Bogota et Medellin, 12h sur des routes de montagne sinueuses (il faut passer 2 chaines de montagne). Ils vont essayer de dormir en se faisant pas mal secouer ! En plus de cela, nous avons croisé juste avant de partir de Bogota un français possédant une agence de voyage et nous disant que l’on était fous de voyager de nuit, du fait de possibles attaques ! Le père, déjà pas très serein avant d’entendre cela n’en mène pas large ! Mais cela fait 6 mois que je voyage exclusivement de nuit, et tout le monde fait ainsi ici, jamais entendu parler d’attaques, du moins dans cette zone!
On arrive entiers, les parents pas super frais, mais ils ont survécu !

Arrivée à Medellin après une nuit de bus, pas très frais mais ça ne se voit pas!
 
Medellin, ville ayant le plus subi la violence des années 80-90 est devenue le symbole du renouveau colombien et une des villes les plus agréables du pays !

La sculpture de l'oiseau de Botero, explosée par une bombe, et la copie entière, faite par la suite en signe de protestation.
Une superbe place envahie de statues de l’artiste local : Fernando Botero, un immense musée presqu’exclusivement rempli de ses œuvres et de ses dons…

Plaza Botero, devant une de ses statues, Medellin

Statue de Botero

Plaza Botero

Plaza Botero
 
Une artère piétonne bien agréable, des places où il fait bon se poser…
Et puis ce qui symbolise le renouveau de la ville : les ‘metrocables’. Des téléphériques, construits dans les années 2000, qui ont permis de sortir de l’isolement les gens des quartiers pauvres, souvent coincés au sommet de collines desquelles ils ne descendaient jamais.
C’est hallucinant de pouvoir désormais se balader dans ces quartiers quand on sait ce qui s’y est passé, que c’était le repère de tous les cicarios (tueurs à gage, terme très utilisé en Colombie) d’Escobar et des patrons de la drogue, et qu’il était impensable d’y mettre un pied jusqu’à un passé récent.

Metro-cable=téléphérique, de Medellin

Quartiers défavorisés en voie d'amélioration à Medellin. Ici, au sommet du metro-cable, la bibliothèque d'Espana, symbole du renouveau du quartier.

 
Une petite touche négative cependant : j’avais vendu le pays comme étant très sûr, les colombiens d’une gentillesse extraordinaire, honnêtes et surtout très pacifistes et qu’on s’y sentait en sécurité comme nulle part ailleurs en Amérique du Sud ! Or, le centre de Medellin a assez mauvaise réputation et pour une fois c’est justifié ! Je n’avais jamais vu autant de gens dormir dans la rue, des dizaines et dizaines de personnes allongées les unes à côté des autres sur le trottoir la nuit, dans des rues pourtant hyper passantes et sûres la journée. Et puis surtout, un nombre de drogués au ‘basuco’, la version locale du ‘crack’, qui entraine le consommateur dans un état pas joli joli !
Et pour couronner le tout, sur l’artère passant devant l’hôtel, un type se faisant poursuivre par 5 autres armés de bâtons, se fait rattraper et rosser comme il se doit, sous nos yeux ! Il a le visage recouvert de sang, ne peut plus bouger, est porté dans un taxi par les flics et les passants… Sûrement un voleur. Moi qui n’avait jamais vu la moindre violence en Colombie, ni même quelqu’un élever le ton, on est servis, surtout les parents !

Encore un trajet de bus assez épique, pour revenir dans un coin que je voulais absolument montrer aux parents : Salamina !
On est accueillis par mon pote Felipe dans sa case coloniale, petit-déjeuner dans sa maison de campagne offrant une vue extraordinaire sur les collines de la région du café, balade à pied, visite du cimetière: la fierté du village, de quelques maisons, en compagnie de notre hôte… Dommage que la coopérative de café soit fermée 
La maison de Felipe où nous avons logé
Architecture typique de la région du café

Transport à Salamina

Cimetière de Salamina

Puis on enchaine jusqu’à Salento, la vallée de Cocora et ses palmiers de cera, espèce endémique à la Colombie et symbole de ce pays. Il ne fait pas très beau, mais ça confère au site une atmosphère très particulière, les ombres de ces arbres immenses se détachant au milieu des nuages et de la brume…
Une belle balade au milieu de cette vallée, entourés de ces magnifiques arbres, passage par la forêt tropicale.

Salento et la Valle de Cocora

Palmas de cera, Valle de Cocora, Salento

Palma de cera


 
On finit la journée dans une plantation de café et revenons par le moyen de transport traditionnel du coin : la ‘Jeep Willys’, où la moitié des passagers sont obligés de se tenir debout à l’extérieur, très sécurité, puisque cette voiture a la réputation de se renverser facilement, mais très ‘typique’ et surtout il n’existe pas d’autre moyen de rejoindre le village !
Ferme de café

Jeep "Willys" sur la place de Salento
Transport en Jeep 'Willys' dans le coin de Salento

Le père avec son pote, accroché à la Jeep Willys
 
Puis descente dans la ‘Valle del Cauca’, principale fleuve colombien arrosant une plaine coincée entre deux chaines de montagnes, zone de production de cane à sucre, pour rejoindre tout d’abord la petite ville de Buga, principal centre religieux de Colombie, puis Cali.

Eglise à Buga
 
Visite rapide de la ville coloniale, de la nouvelle ville, sa place et ses églises, cours de salsa pour la mère, petite bière dans la rue, posés sur un trottoir, vendredi soir oblige, au milieu de la jeunesse plutôt ‘roots’ de la ville. Moi je retrouve mes potes rencontrés au premier passage pour une petite soirée salsa calena !

Cali
La mère en plein cours de salsa
 
Et on repart le lendemain (ça n’arrête pas), en direction de Popayan, la ville blanche et religieuse de Colombie ! De magnifiques bâtiments coloniaux, une immense place recouverte d’arbres et entourée de superbes édifices, tous blancs !

Bâtiments de la place de Popayan

"Chiva"=transport traditionnel colombien, devant des bâtiments coloniaux

Place de Popayan de nuit

 
Pour l’étape suivante, les choses se compliquent. Le guide de Bogota, qui nous avait inquiété pour le trajet de nuit, nous avait aussi expliqué que la route entre Popayan et San Agustin était un repère de gangsters qui prenaient les bus d’assaut… Mais les autorités locales nous indiquent qu’il n’y a aucun problème !
Par contre le chemin n’est pas asphalté, plutôt en mauvais état et après 2h de trajet, les véhicules nous précédant sont arrêtés au milieu de la route… Un camion a une roue dans le ravin, impossible de le dégager ainsi, il faut un engin, or on est dimanche et on nous fait comprendre que ça ne se fera pas aujourd’hui. Une fois de plus, nous sommes impressionnés par le calme des colombiens, campés autour du camion, commentant la scène, sans s’inquiéter ni gueuler et qui apprennent sans broncher qu’il va sûrement falloir passer la nuit-là… Puis le chauffeur propose de faire un détour si on paye la différence d’essence, soit 3 euros par personne… Pareil, pas un seul ne bronche, tout le monde paye alors que certains passagers ne doivent pas rouler sur l’or et que ces 3 euros représentent la moitié du prix du trajet!

Le camion au milieu du chemin
 
On finit par arriver dans le petit village de San Agustin après avoir traversé des paysages de campagne similaires à la Beauce française, de la forêt tropicale, le paramo de haute montagne puis des vallées verdoyantes…

San Agustin est un petit village du sud colombien, situé dans une zone arrosée par plusieurs rivières, des vallées verdoyantes, et surtout abritant des sculptures en pierre, uniques au monde, vestiges d’une culture pré-colombienne,.

On arrive à se poser 3 nuits au même endroit, ce qui n’était pas arrivé depuis le début du voyage !

Place de l'église de San Agustin

Marché de San Agustin avec les différents types de transport

"Chiva" traditionnelle
 
Visite du site archéologique le premier jour, en compagnie d’un guide nous proposant une explication intéressante des statues en faisant la corrélation avec le shamanisme. Ensemble de monuments religieux et de sculptures mégalithiques, datées entre le XIe siècle avant J. C. et la conquête espagnole.


Statues du parc archéologique de San Agustin


Puis balade dans la région le lendemain : d’autres sites archéologiques, des cascades, une fabrique de panela, des vues magnifiques sur ce paysage accidenté, encore une fois recouvert de champs de café et de canes à sucre…
Usine de fabrication de panela

Paysages autour de San Agustin

Chez Taïeb et Audrey, nos hotes français à San Agustin
 
Dernière étape, le désert de Tatacoa. Une zone de formations rocheuses érodées, aux couleurs rougeoyantes, parsemée de cactus candelabres…




Notre moyen de transport à Tatacoa

Puis Bogota, où nous avons à peine le temps de visiter le marché de Palo Quemao, acheter quelques souvenirs, et voilà les parents qui s’envolent !

15 jours de vacances, durant lesquelles on peut dire que l’on a rentabilisé le billet d’avion, voyant autant de choses que ce que j’ai pu faire en 3 mois ! Mais les parents sont ravis de leur périple, reviennent avec une image très positive de ce pays, de son peuple, bien différente de celle que nous colportent nos chers médias. De nouveaux ambassadeurs de la Colombie !