mardi 6 novembre 2012

Colombie, derniers jours : Medellin, fête du diable de Rio Sucio, San Gil et passage de frontière entre la Colombie et le Venezuela du 16 au 21 août 2012.

Passage éclair à Medellin dans une auberge de jeunesse pour ‘gringos’, conseillée dans le ‘Lonely Planet’. J’espérais y trouver une bonne ambiance et rencontrer 2-3 compagnons de sortie, mais c’est plutôt calme et je me retrouve à arpenter les rues de Poblado, le quartier animé et centre de la vie nocturne de Medellin, en solo. Une fois de plus déçu par ce type de logement et je ne regrette pas du tout de l'avoir évité tout au long de mon séjour.
Mais comme d’habitude en Colombie les rencontres sont rapides et je tombe sur 3 bonhommes du cru qui me font faire la tournée des grands ducs ! 

Le carnaval de Rio Sucio, petit village à 4h à l’est de Medellin qui se trouve sur mon chemin vers le Venezuela. Je dois y retrouver mon pote Jérôme que j’avais abandonné à Salamina, il y a plus 2 mois, pour une dernière soirée avant de passer au Venezuela.
Trajet épique depuis Medellin puisque l’on commence par être coincés dans des bouchons monstres à la sortie de la ville. En plus de cela on sent bien que le bus a quelques difficultés à démarrer. Et ça ne manque pas : dans un petit village, 1h avant d’arriver à destination, le bus cale, pas moyen de redémarrer ! Le chauffeur demande alors à tous les hommes valides de sortir pour pousser cet énorme engin. Bonne partie de rigolade avec les gars, première fois que cela m’arrive alors que j’en ai pourtant à mon actif un paquet de trajets en bus, et certains beaucoup moins reluisants que celui-ci. Surtout qu’en général les transports en Colombie sont de plutôt bonne qualité, mauvais choix au départ ! Le bus ne redémarre pas, obligés d’attendre sur le bord de la route l’arrivée d’un autre transport déjà bien chargé, fin de trajet debout dans l’allée centrale mais on finit par arriver à 22h, avec quelques heures de retard !

La fête est déjà bien entamée : des chants traditionnels, des gens déguisés, des fanfares, ça picole du rhum, de l’aguardiente et de la bière partout, ça danse, ça se marre… super ambiance ! Le principe est simple : ils organisent 1 carnaval par mois pendant les 6 mois précédant le grand carnaval du mois de février, apothéose de couleurs et de fiesta.

Heureux de retrouver l’ami Jérôme, plutôt en forme, surtout qu’il s’est trouvé une nouvelle petite miss avec laquelle il parle de se marier, 2 mois après leur rencontre. Comme toujours les conneries de l’amour-passion avec un étranger, j’essaye de l’en dissuader, mais que peut-on y faire ?

Dernière halte à San Gil, qui avait été la première étape colombienne. C’est donc un retour obligé à la case départ avant de quitter ce pays extraordinnaire ! Petit plouf à la cascade de Juan Curi, déjeuner au marché, une bière sur la place animée et me voilà dans le bus pour Cucuta et la frontière vénézuelienne.

Côte Pacifique colombienne : El Valle et Bahia Solano du 10 au 16 août 2012.


Transfert dans un petit bateau ‘rapide’ en fibre de Nuqui jusqu’à El Valle… Les transports sur la côte sont affreusement chers : j’aurais payé autant pour faire Buenaventura->Arusi, 20h de bateau, repas inclus, que pour faire Arusi->Nuqui (20mn) puis Nuqui->El Valle (1h), c'est-à-dire 40 euros (bon, tout est relatif, mais en Colombie cela représente pas mal d’argent !).

Le trajet le long de la côte est splendide : on longe ces paysages de forêts se jetant dans le Pacifique, surplombant parfois des falaises de granit, partout des îles envahies par la végétation et battues par les vagues.
Ile du Pacifique

El Valle est censé être l’endroit le plus touristique de la côte, mais ça ne se remarque pas trop ! Les étrangers ne courent pas les rues, les locaux sont loin d’être influencés par cette saloperie qu’est le touriste (héhé), et on sent que la vie s’y déroule plutôt sereinement !

C’est impressionnant de voir ce comment les gens sont ‘zens’ par ici et peu intéressés par l’argent. On débarque dans un des 4 restaurants du bled et la proprio nous explique qu’aujourd’hui elle n’a pas eu envie de faire à manger. De la même manière à l’hôtel où le gérant nous fait comprendre qu’il n’y a personne chez lui et qu’il serait préférable que l’on aille chez le voisin où l’on sera sûrement beaucoup mieux ! Les habitants passent leurs journées posés dans des hamacs sur le bord du chemin à discuter, et leurs soirées au billard du coin à picoler des bières... Pas étonnant que les ‘païsas’ fassent fortune (toujours ces habitants de la région de Medellin réputés intraitables en affaires !). D’ailleurs les magasins tenus par ces derniers sont ouverts sans arrêt de 6h du matin à 22h… cela fait une sacrée différence !!!

Séjour à El Valle en compagnie de Laura, française de 26 ans rencontrée à Nuqui qui séjourne en Colombie pour 1 mois (marrant de venir dans ce coin reculé et peu fréquenté quand on a si peu de temps !) et de Ludo, instit à l’école française de Cali. Personnage un peu allumé mais plutôt marrant, marié avec une colombienne et père de 2 gamins, mais qui est venu en solitaire sur la côte !
Ludo et Laura, sur la gauche, avec le poto du coin...

La côte Pacifique colombienne est réputée pour son important passage de baleines à bosses, entre mars et septembre, où elles viennent mettre bas dans ces eaux chaudes avant de continuer leur périple vers les eaux froides du nord. C’est une des principales attractions touristiques et des gens viennent de tout le pays, voire du monde entier, pour assister au spectacle qu’offre ce cétacé !

On trouve facilement un local qui nous emmène une journée sur sa petite barque dans le parc naturel ‘ensena de Utria’ : un immense bras de mer s’enfonçant dans la forêt tropicale, des plages de sable blanc superbes… Par contre, les baleines, comme toujours, n’ont pas voulu effectuer le triple salto vrillé comme on voit dans les reportages, ni même nous montrer leur queue ! C’est toujours la même chose : je commence pourtant à en avoir vu un paquet, entre l’Australie, la Calédonie, le Brésil, mais jamais un beau saut comme on en voit dans les vidéos !

Mais je dois avouer que nous en avons approché 2 de très près, éteint le moteur, et ça a été une expérience assez sympa : voir cette montagne noire sortir de l’eau, entendre ce souffle alors qu’il n’y a aucun bruit autour… moment magique !

La playa Blanca dans la resrve d'Utria


Un dos de baleine. Bon, ça n'est pas aussi impressionant que ce que l'on peut voir dans un reportage de 'National Geographic'
 
Sinon, le reste du séjour à se balader sur ces plages superbes, à se baigner dans cet océan plutôt démonté, ou dans les cascades se jetant dans la mer (je crois que c’est la première fois que je vois cela !)…

Cascade se jetant directement dans le Pacifique

Coucher de soleil sur la plage d'el Almejal

Une dernière expérience, et non des moindres, l’avion entre Bahia Solano et Medellin ! Un ‘coucou’ d’une vingtaine de places, qui semble beaucoup plus reluisant que les ruines dans lesquelles nous avions embarqué au Vanuatu. Je ne sais pas si cette compagnie est elle aussi ‘black-listée’ comme ‘Air-Vanuatu’ l’était. L’heure de décollage est assez hasardeuse dans le coin sachant qu’il faut attendre l’accalmie et l’éclaircie entre 2 averses. 1h de retard, on est bon ! Trajet agité mais on arrive entiers à Medellin !

J’appréhendais pas mal ce séjour sur la côte Pacifique, ayant prévu une période assez importante (quasiment un mois !), ne sachant pas du tout ce à quoi m’attendre, pensant débarquer dans des petits villages de pêcheurs, dormir en tente, et surtout essuyer d’énormes averses à longueur de temps, m’obligeant à passer ma vie sous un abri. Au final cela a été une expérience très intéressante, vraiment pas monotone, beaucoup de rencontres, d’activités et même de soleil !

Scène de pluie dans le village d'El Valle

dimanche 16 septembre 2012

Côte Pacifique : Nuqui les 9-10 aout 2012

Tous les jours un petit bateau à moteur servant de transport en commun longe la côte pour transporter les habitants des différents villages jusqu’à Nuqui, principale ville du coin, voire de la côte toute entière !
C’est une petite ville de 3000 habitants à laquelle on peut accéder soit en bateau, en s’enfonçant dans un bras de rivière, longeant les maisons sur pilotis tombant en ruine, et s’enregistrant à un poste de police posé sur un ponton et formé de sacs de sable… ambiance ‘Apocalypse Now’, soit par avion, puisque c’est un des 2 seuls aéroports de toute la côte Pacifique colombienne.
Arrivée à Nuqui par bateau

Maisons sur pilotis
 Une impression de ville fantôme avec ces maisons sur pilotis dominant des étendues de boue, ces quelques véhicules abandonnés (il n’y a pas de route qui arrive jusqu’ici).
Avion abandonné

La ville a assez mauvaise réputation d’un point de vue touristique, mais le cadre est magnifique, entre une immense plage de sable blanc et ce bras de rivière envahi par la mangrove, les gens (que des afro-colombiens, sauf les quelques habitants de Medellin, blancs, possédants les quelques magasins) sont super sympas et les 2 plages des environs valent le coup d’œil !
Traversée de la rivière encadrée par la mangrove

Transport d'un tronc en vue d'y creuser une barque!!!

Playa Olimpica
 

En plus de cela, je retrouve Carlos, habitant de Manizales que j’avais rencontré sur le bateau et venu ici pour travailler. Le principe est assez intéressant : ils achètent un ‘mercado’ (marché), c'est-à-dire tout ce dont une famille peut avoir besoin pour un mois, pour une valeur approximative de 200 euros et le jouent à la loterie. Pour cela, ils se baladent toute la journée avec une brouette dans laquelle se trouve la pyramide de produits bien empaquetés, et déambulent dans les rues en gueulant dans un mégaphone pour vendre des tiquets à 50 centimes d’euro. Il semblerait que ce‘sport’ ait été inventé en Colombie, par des ‘païsas’ (encore eux !), et que ça s’est exporté dans toute l’Amérique Latine. Ils arrivent à vendre pour plus de 1 000 euros de tiquets par jour, c'est-à-dire une marge de 500%... ils ont vraiment le sens des affaires ces ‘païsas’ !
La brouette et le 'mercado'

 

 

Côte Pacifique : Guachalito du 4 au 9 aout 2012

De l’autre côté de la baie se trouve le lieu-dit ‘Guachalito’. Une succession de plages de sable noir, au pied de collines envahies par la forêt tropicale, desquelles coulent des rivières, formant cascades, vasques. Une végétation luxuriante, où poussent par centaines orchidées, hibiscus, héliconias, les cocotiers bordent la plage, offrant à boire et de quoi préparer du lait de coco… Description qui pourrait correspondre à la plage paradisiaque dont tout le monde rêve !

 
Par contre le coin est assez touristique, qui plus est ce qu’ils appellent de l’éco-tourisme, plutôt ‘friqué’ ! C'est-à-dire que sur une dizaine de kilomètres ont été construits une dizaine de ‘lodges’ dont certains sont superbes et magnifiquement intégrés dans le paysage. Tous appartiennent à des ‘païsas’, habitants de Medellin, réputés intraitables en affaires, qui sont les seuls à avoir investis sur la côte et détiennent toutes les maisons et hôtels dignes de ce nom !
Les clients arrivent en avion depuis Medellin, certains hôtels allant jusqu’à affréter des vols pour leurs hôtes ! J’ai d’ailleurs croisé un français dont l’avion a fait 2 tentatives infructueuses d’approche de la côte à cause de la pluie, qui tombe assez drue dans le coin, obligé de revenir à Medellin à 1h de vol, y dormir. La troisième fût la bonne !
Certains facturent 150 euros la nuit/personne, le prix minimum est d'une bonne quarantaine d’euros (avec la nourriture). Mais je me trouve une petite case tenue par un jeune couple, Yéyo et Angela, qui me laissent planter ma tente sous leur toit pour 20 fois moins cher, et on trouve un compromis en échange d’un coup de main.
En plus de cela, Angela cuisine très bien et sainement : des ‘ceviches’=poisson cru, cuit dans du jus de citron, du poisson cuit au feu de bois, fumé ou à la plancha, riz au sésame… Ca change des bananes plantain et du poisson frit !
La cuisine avec Yéyo et Angela sur la droite
La case de Yéyo et Angela
En fait Yéyo est un fou de surf et quand il a su que je pratiquais ce sport, il m’a accueilli à bras ouvert ! Par contre ce que je craignais se confirme : le surf dans la région est affreusement compliqué et onéreux ! J’avais vu des photos de vagues extraordinaires, mais celles-ci sont dans un coin complètement isolé. 1h de bateau pour y parvenir et la sortie est facturée entre 130 et 250 euros pour le bateau ! En plus de cela, les prévisions sont très mauvaises, ou alors les vagues imprévisibles et il est très difficile de savoir si les conditions vont être réunies pour une belle session. Ce qui veut dire que vous pouvez faire le déplacement, 1h de bateau, payer 250 euros, sans être sûr de pouvoir surfer, plutôt risqué et couteux de pratiquer ce sport dans le coin ! Je vais garder mon argent, sachant qu’une sortie vaut le prix d’une planche !

4 jours plutôt tranquilles à se balader au milieu de cette végétation, nager, partager avec mes hôtes, manger du poisson (Yéyo, lors d’une sortie pêche, a ramené un marlin énorme, nous procurant de la viande pour plusieurs jours !) et me poser un peu.
Le marlin pêché par Yéyo
Un peu obligé par moment d’exploiter le hamac parce que la pluie sur la côte tombe fort et souvent ! Pour exemple, durant une matinée nous avons eu droit à 4 averses impressionnantes et autant d’apparitions du soleil ! Mais ça n’est pas très gênant sachant qu’il fait chaud et que l’on se ballade tout le temps en maillot ! Et puis j’ai un superbe parapluie me servant aussi bien pour la pluie que le soleil !
 
Le coin fait d’ailleurs un peu penser à la Bretagne : les marées sont assez importantes, découvrant d’immenses étendues de sable parsemées de rochers, ainsi que la pluie. Heureusement que les cocotiers nous rappelent où nous sommes !
Paysage breton?
L’électricité n’arrive pas jusqu’ici, tous les complexes ont un groupe électrogène qu’ils font tourner quelques heures par jour, pas de signal de téléphone, encore moins d’internet. Ca va faire 10 jours sans connection, fait assez rare de nos jours !
 

 
 

 

vendredi 17 août 2012

Côte Pacifique : trajet en cargo et village d’Arusi, du 30 juillet au 4 aout 2012.

Voyage en cargo depuis Buenaventura à Arusi-Nuqui
 
Enfin embarqué sur ce fameux ‘Artemisa’ qui devait partir à l’origine à 16h, j’y embarque à 19h et ils mettent les gaz à plus de minuit (obligés d’attendre la marée haute pour sortir de leur bras de rivière où ils sont ‘tanqués’).

La sortie de la baie est assez solennelle, tous les passagers sur le pont en silence, regardant s’éloigner la ville, la mer est d’huile… Puis chacun rejoint sa couchette pour passer une nuit plutôt chaude mais très tranquille !

Réveil sous un grand soleil qui ne nous lâchera pas de toute la journée et une mer on ne peut plus calme ! Quelle chance parce que sous la pluie, ça aurait été l’horreur : à l’intérieur , aucun endroit où s’asseoir, espace très restreint, nous aurions été obligés de rester couchés sur nos mini lits superposés toute la journée ! Alors que là, posé au soleil, un bouquin à la main, affaires à sécher sur le pont, qui ont bien ramassé hier avec cette pluie. Ca discute avec les passagers, l’équipage…

Vue de la côte depuis une coursive bien remplie

Le bateau est assez rustique : un cargo d’une quinzaine de mètres, rongé par la rouille, mal aménagé pour transporter de la marchandise, tout est posé en vrac sur la plage arrière, sur les coursives latérales, sur le pont supérieur, dans la cabine… : caisses de bières, tonneaux d’essence, boites isothermes transportant les denrées périssables, paquets pour tous les villages de la côte… Et au dessus de tout ce bardas, ce qui doit être le radeau de survie : une espèce de barque en bois rapiécée de toutes parts… Je ne suis pas sûr que l’on remplisse les conditions de sécurité internationales, mais on est là !


Le pont arrière de l'Artemisa, chargé "à l'arrache".
 
Le poste de pilotage est aussi sommaire que le reste du bateau : une barre en bois, un gros blackos la manipulant, une radio et peut-être un appareil donnant la position GPS, mais je ne suis pas sûr ! La navigation s’effectuant à quelques dizaines de miles de la côte, ils doivent naviguer à vue !

Poste de pilotage de l'Artemisa


Couchettes du niveau inférieur
Cuisine et couchette du niveau inférieur


Ma couchette, au fond
En plus de cela, nous sommes rejoints en pleine mer par une barque de ‘pêcheurs’ sur laquelle sont transférés 3 bidons de 100L, à la main, dans des conditions assez périlleuses puisqu’il faut tenir la barque contre le bateau, jouer avec les mouvements de mer et que les bidons doivent peser plus de 100kg…, une caisse affreusement lourde contenant un moteur ainsi que d’autres marchandises. Je ne sais pas ce que c’est, mais au moment de sortir mon appareil pour photographier la scène, on me fait comprendre qu’il est déconseillé de prendre des photos, la cuisinière me faisant le signe du ‘couik’, de la décapitation. OK, je ne vais pas faire le mariole, pas envie de terminer en mer, surtout qu’il parait que c’est plein de requins tigres dans le coin !
La côte Pacifique est réputée pour être une importante zone de trafics.
 

Transferts en mer
 
Mais l’ambiance à bord est plutôt joyeuse, la journée ponctuée par les repas préparés par la cuisinière à base de poisson, riz, salade, soupe et jus, c’est Byzance !

Vue de la côte


20h plus tard, on arrive de nuit dans une baie immense, des barques viennent accoster le bateau, embarquant de la marchandise, certains passagers… Je monte dans l’une d’elle et termine chez le professeur du village d’Arusi qui me loue une piaule. Le lendemain je monterai la tente sous un toit à l’écart du village, un abri pour manger, la vue sur la mer, un bidon avec l’eau de pluie pour cuisiner et me rincer… bien calé pour les jours suivants !

4 jours à profiter de la vie tranquille du village, à rencontrer des gens et discuter avec eux : les professeurs, le curé, les militaires en faction, qui dorment dans des hamacs abrités par une bâche, doivent pas rigoler tous les jours ceux-là ! et à me remettre au sport : course à pied sur cette immense plage qui doit être plus grande que l’Almanarre, nage en eau trouble (l’eau est chargée de particules, ce qui n’est pas très agréable !).

Une visite au village voisin de Thermales où les habitants ont aménagé des bassins pour stocker une eau thermale chaude, au milieu de la forêt, plutôt sympa bien que l’eau chaude soit plus agréable quand il fait froid dehors !


Case dans le village d'Arusi

Centre d'appel de la côte. Dans les villages, il n'y a souvent qu'un endroit où ils reçoivent du signal pour leurs téléphones

Plage d'Arusi

Coucher de soleil à Arusi

Pêcheurs du Pacifique. Ils vont sur des barques en bois et rament debout
 Au large du village croisent des bateaux de pêche à la crevette. J'apprends les conditions de pêche qui ne sont pas très écolos: dans les filets des centaines d'espèces mortes qui sont rejetées à la mer, les crevettes sont toutes acheminées vers Buenaventura, les habitants du village n'en voyant jamais la couleur...



Buenaventura, Juanchaco et Ladrilleros du 24 au 30 juillet 2012.

Arrivée sur la côte Pacifique à Buenaventura
 
Me voilà dans cette fameuse ville de Buenaventura (le nom fait rêver: "Bonne Aventure") dont j’entends parler depuis un certain temps, tout le monde me déconseillant de m’y rendre de par la dangerosité du lieu et le manque d’intérêt touristique !
Eliana, rencontrée par le biais du couch-surfing, m’accueille dans sa famille et me reçoit comme un prince ! S’étant inscrite il y a peu, je suis le premier invité et ressens l’intérêt que la famille porte aux étrangers…


La famille d'Eliana à Buenaventura
Dès le premier jour, son mari, Floyd, m’embarque au marché, où l’on achète des kilos de légumes, du poisson, des crevettes, ambiance géniale ! Ils me préparent de délicieux repas à base de poissons, me font me sentir comme à la maison, bel accueil !
Crevettes sur le marché de Buenaventura
"Toyo ahumado"=requin fumé, sur le marché de Buenaventura
Buenaventura est en effet le principal, le plus grand et quasiment l’unique port colombien. Sans grand intérêt touristique, il y fait affreusement chaud et très humide (plus de 95% d’humidité semble t’il !). Mais je suis là pour chercher un bateau vers le nord de la côte et m’attelle à la tache !
Je me retrouve à me balader au milieu d’un port miteux, on se croirait au fin fond de l’Amazonie, des blacks qui zonent partout (très sympas soit dit en passant !), de la boue, des marchandises embarquées, débarquées de cargos qui viennent du sud, du nord…
Les bateaux qui partent vers le nord, où je souhaite me rendre, sont en fait des cargos de marchandises, transportant quelques passagers et qui prennent la mer quand ils ont accumulé assez de "bordel". Or, la destination où je souhaite me rendre est peu desservie et les bateaux sortent tous les 15 jours ! Mais on m’annonce un départ 4 jours plus tard, qui se transformera en 6 jours plus tard à 16h, puis 19h, puis 23h, au final minuit ! Ca n’est pas la ponctualité de la SNCF, mais pas loin !
4 jours à zoner sur le port des cargos, prendre contact, comprendre comment ça fonctionne, qui dit vrai…
Le "penal" de Buenaventura, d'où chargent et déchargent les cargos qui parcourent la côte
Cargos du type de celui que j'ai pris
 
Et le reste du temps en ville, où il n’y a absolument rien à faire, mis à part déjeuner au marché de délicieux plats de crevettes, de calamars, de requin fumé, boire des cafés dans l’unique endroit possédant une machine, des jus de fruit et se balader sur le front de mer pas bien riant…
Mais les gens sont très sympas, aucun sentiment d’insécurité comme on a pu m’inquiéter ! Et puis profiter de pluies torrentielles, pour ça par contre, on ne m’a pas menti ! Quand ça tombe, ça tombe dur ! C’est un des endroits les plus pluvieux au monde avec 16 à 18m d’eau par an (est ce possible ?) et je suis rentré une ou deux fois à la maison trempé jusqu’au caleçon !
 
Apprenant que le bateau partait 3 jours plus tard, je me décide à aller faire un tour à Juanchaco et Ladrilleros, 2 villages de pêcheurs à 1 h de bateau de Buenaventura, la seule attraction touristique du coin.
Je me retrouve à l’embarcadère alors qu’il pleut des trombes d’eau depuis le matin, première fois que ça arrive depuis que je suis là… Gros moment de solitude, me demandant déjà ce que j’allais faire pendant 2 jours s’il pleut comme cela, et surtout pendant les 15 prochains jours sur la côte… Questionnement du voyageur solitaire ! Heureusement que je suis au milieu d’une foule de blacks, qui sont d’un naturel joyeux, les colombiens aussi, alors imaginez les afro-colombiens, ça déconne pas mal ! Et puis je pense à tous ces gens qui viennent sur la côte pour une fin de semaine, ayant préparé leur we de longs mois à l’avance, je ne peux pas me plaindre !
C’est d’ailleurs le cas du couple de colombiens avec qui j’entame une discussion, qui viennent de Tunja et ont mis 23h pour arriver ici et passer 2 jours sur la côte !!!
Au final on ne se lâchera pas du séjour, rencontrerons en plus 2 français sur le bateau, vraiment bonnards, varois qui plus est (c’est donc normal qu’ils soient sympas ! héhé) avec lesquels nous louerons une cabane chez une ‘rippy’ d’une quarantaine d’années, adorable !
Le trajet en bateau a été impressionnant, on s’est fait arroser par une pluie diluvienne, brasser dans les vagues, les passagers tirant une tronche pas possible, ma voisine venant de Cali voyait la mer pour la première fois et était terrorisée, cramponnée à ma jambe ! Résultat: trempés, nos sacs ne valent pas mieux, ainsi que tout ce qu’il y a dedans, l’horreur !

Arrivée à Juanchaco sous des trombes d'eau


Durant le reste du séjour, nous aurons eu droit à quelques belles rincées, mais aussi quelques éclaircies qui nous permettront d’effectuer une belle balade jusqu’au village de la Barra, nous baigner et profiter de cette belle plage ! Un groupe vraiment agréable, une petite soirée au rhum le premier soir, à la recherche d’un endroit où faire la fête, on débarque dans une pseudo-boite où ils allument la musique en nous voyant arriver et où les seules ‘clients’ sont les serveurs ! Bonne partie de rigolade quand même, surtout que le colombien, n’ayant aucune autre affaire, se baladait en caleçon, le paquet de clope et le ‘Blackberry’ coincés dans la ceinture !

Case du Pacifique à Ladrilleros

L'équipe devant la case d'Andrea

Gamin et le jeu du rat: un pauvre rat pendu à un fil électrique que le gamin frappe avec son bout de bois pour lui faire faire des tours...
L'équipe sur la plage de la "La Barra"


Le couple colombien devant la discothèque de la Barra

Village du Pacifique: Juanchaco

Retour à Buenaventura en catastrophe, on s’est fait coincer à l’embarcadère, étant mal renseignés sur les horaires de bateau pour revenir. J’ai bien failli rater mon cargo et être coincé à Buenaventura 15 jours de plus, ça aurait été top !
Mais me voilà à bord de ce vaillant cargo, installé dans ma couchette et prêt à affronter les 20 heures de transport jusqu’à Nuqui !

Cali, San Cipriano, sur la route de la côte Pacifique vers Buenaventura du 21 au 24 juillet 2012.

Sur la route de la côte
Le départ des parents marque la dernière partie du voyage puisque mon visa colombien se termine le 21 aout, dans un mois exactement !
Et cette dernière étape sera la côte Pacifique où je souhaite me rendre depuis que j’ai franchi la frontière colombienne 
Le chemin de Bogota à la côte passant par Cali, arrêt obligé pour une petite ‘rumba’ (fiesta). Cette fois-ci je loge dans un hôtel ‘Lonely Planet’ (réputés pour les fêtes qui s’y déroulent et où logent souvent des anglophones), mais rien d’extraordinaire ! Aucun regret de ne pas avoir plus fréquenté ces lieux auparavant !
Départ dès le lendemain matin, la route entre Cali et Buenaventura passe par des paysages de forêt équatoriale splendides, ce qui me pousse à m’arrêter dans le petit village de San Cipriano, principalement connu pour son système de transport, mais aussi pour sa localisation au bord d’une rivière offrant de nombreux trous d’eau pour se baigner!
Les habitants du village ont développé un ingénieux système de transport, utilisant les rails présents pour y poser des chariots de bois, montés sur des galets et propulsés par des roues arrières de motos, immobilisées sur le chariot. Malin et efficace !
Par contre il n’y a qu’une voie et le chariot le moins chargé doit laisser la place à celui venant en face, obligeant le conducteur et son aide à soulever l’ensemble chariot+moto, le déposer sur le bord de la voie, puis le remonter. Au trajet aller, fin de we, donc beaucoup de monde revenant, nous avons dû descendre une vingtaine de fois, ce qui fait les bras !


Le moyen de transport à San Cirpiano
Sous la pluie



Descente du chariot
 
2 jours à profiter de cette rivière magnifique, la remontant à pied et descendant à la nage (du moins quand il y avait assez de fond, sinon à pied sur les galets), et déguster mes premières pluies diluviennes, ce coin du pays étant réputé pour ses précipitations !

Rivière de San Cipriano


Partie de billes avec les gamins du village, bien "blackos", on sent que l'on arrive sur la côte!