lundi 30 avril 2012

Colombie: Parque Tayrona du 16 au 20 avril 2012

Le Parque Tayrona a la réputation d’abriter parmi les plus belles plages de la côte Caraïbe colombienne. C’est accessoirement l’endroit le plus touristique et le plus fréquenté de Colombie, aussi bien par les touristes de passage que par les colombiens.
Lorsque l’on discute avec un colombien de son pays, celui-ci ramène toujours la conversation à ce fameux parc, expliquant qu’il est absolument impensable de ne pas s’y rendre !
C’est exactement le genre d’endroit que je fuis généralement. En plus de cela l’entrée coûte relativement cher et tout y est hors de prix : logement, nourriture…


Pas bien motivé au départ, je croise quelques personnes à Palomino qui en sortent et m’expliquent toutes les astuces pour s’en tirer à moindre prix :
-au lieu de prendre l’entrée principale, desservie par un bus qui vous laisse sur la plage, contrôlée par un impressionnant dispositif policier, où l’on vous donne un superbe bracelet fluo comme en boite de nuit, existe une entrée alternative. Bus jusqu’au village de Calabazo, superbe montée, assez physique, au milieu de la forêt tropicale, menant au village indigène abandonné de Pueblito. De là, une descente difficile de plusieurs heures, toujours au milieu de cette forêt luxuriante, dessert les magnifiques plages de ce parc.
-au lieu de loger dans les campings, qui vous font payer 4 fois le prix normal en Colombie pour dormir entassés comme des sardines dans des hamacs, il y a possibilité de monter la tente sur des plages désertes et splendides, tout en se planquant un peu bien entendu puisque ça ne doit pas être bien autorisé. Mais j’étais à chaque fois seul, encore bien content d’avoir tente-matelas-sac de couchage…
-Et la nourriture, réputée absolument dégueulasse et affreusement chère. Heureusement que j’ai mon réchaud et arrive donc avec quelques kilos de pates/riz, légumes, mes céréales/yaourts/fruits…

Le village de Pueblito, ruines d'un village indigène, au milieu de la forêt
Un séjour qui s’avèrera très agréable, sur des plages de sable blanc bordées de cocotiers, encadrées par de superbes blocs rocheux et une eau turquoise. Ce sont vraiment des paysages de carte postale ! Un peu de monde, heureusement que c’est la basse saison, je n’ose pas imaginer ce que ça donne en été.
Mais le fait de dormir sur la plage me permettra d’en profiter pleinement avant que n’affluent les troupes, le matin de 5h à 10h et le soir de 15h à 18h.

1ère plage du parc, après la marche dans la forêt: Cabo


Playa Nudista, mon 2ème "spot"

Playa de la Piscina

Piscina

Lever de soleil le dernier jour sur Arrecifes
Au final, 4 jours de plage (chose que je ne fais jamais, puisqu’en général il y a toujours des vagues pour le surf ou du vent pour le kite), posé sur ces plages extraordinaires, me rendant de l’une à l’autre par des petits chemins à travers la forêt, à prendre le temps de bouquiner et terminer 2 livres que je trainais depuis un certain temps, écrire mon carnet de voyage dans lequel j’avais du retard…

Et puis encore de belles rencontres :
-un colombien, rencontré sur le chemin d’entrée au parc, passionné de méditation.
-2 américains de New-York, rencontrés alors qu’ils jouaient du saxophone au coucher de soleil sur la plage où je squattais. 2 musiciens qui voyagent pour découvrir de nouveaux styles musicaux et partager leur amour de la musique. Ca, ça doit être une façon vraiment sympa de partager !
Au final on passera la fin du séjour ensemble et on se retrouvera à Cartagena, ce qui me permettra d’assister à 2-3 concerts et de profiter de musique ‘live’ à longueur de temps !

Ah oui, le fameux pain au chocolat du Tayrona. Je ne sais pas combien de personnes m’avaient conseillé, une fois dans le parc, de goûter le fameux pain au chocolat. En fait, un français a installé une boulangerie il y a un certain nombre d’années, négoce qui a dû avoir du succès, et faire des envieux… Il y a maintenant 3 ou 4 boulangeries dans le parc (alors qu’il doit y avoir 2 magasins !) vendant des pains au chocolat absolument fabuleux. Ce qui est étrange, c’est que je n’avais rien mangé de tel depuis que je suis en Colombie et celui-ci est vraiment extraordinaire : un pain assez compact et bourratif, un chocolat très bon (je ne sais pas d’où il vient sachant que le chocolat que l’on trouve en Colombie est en général pas terrible !).
Je n’ai pas mangé de sucrerie ni de pâtisserie depuis que je suis parti de Bogota, alors je ne vous raconte pas le plaisir provoqué par la 1ère bouchée, accompagnée par un petit café que je m’étais fait, installé dans mon hamac sur cette plage superbe… orgasmique ce fût !
C’est devenu ma principale alimentation, en mangeant 2 ou 3 par jour. C’est d’ailleurs marrant de voir comment les priorités changent en voyage : je devais marcher une demi-heure pour aller chercher mon pain au chocolat, chose impensable en France !

Mon instant pain au chocolat-café dans le hamac, ça valait une photo!

Au final, tout s’est bien déroulé dans le parc, malgré la petite appréhension que j’avais de me faire démasquer, me baladant sans ce superbe bracelet (j’en avais un dans mon sac, que m’avaient filé les potos, au cas où…). Mais je ne sais pas si c’est une chose que je conseillerais, préférant largement la plage de Palomino, certes beaucoup moins belle, mais déserte, moins contraignante et dégageant quelque chose de beaucoup plus mystique !
D’ailleurs je dois y repasser pour récupérer les affaires que j’y avais laissées, essayer de revoir mon pote Roberto le français, et voir si je peux monter avec lui dans la Sierra…
Je retombe sur mes potes ‘rippyz’, pas de nouvelles de Roberto, ni du contact pour la Sierra, et ne m’y attarde donc pas !

mardi 24 avril 2012

Colombie : Palomino du 12 au 16 avril 2012

Palomino est un petit village situé au bord la mer des Caraïbes, destination dont on entend parler auprès des voyageurs "alternatifs". En effet, il existe beaucoup de villages très touristiques sur la côte, où les gens vont faire la fête et se prélasser sur les plages. Or, Palomino ne fait pas partie de ces endroits très courus et accueille plutôt les voyageurs en quête de tranquillité.
Trajet jusqu'à Palomino
 Ici, une très longue plage déserte, bordée de cocotiers, délimitée par 2 rivières et surtout dominée par cette magnifique chaine de montagnes qu'est la Sierra Nevada de Santa Marta.
Plage de Palomino
 
D'une altitude maximale de 5770m, c'est le plus haut massif côtier du monde! On peut observer, lorsque le temps le permet, ses sommets enneigés depuis la plage, avec les palmiers au premier plan, la rivière et la forêt, le tableau est superbe !
C’est aussi un endroit très spécial en Colombie puisque la Sierra est un lieu sacré pour de nombreuses communautés indigènes : Arhuacos (déjà croisés à Nabusimaké), Koguis, Wiwas… qui y habitent et en limitent l’accès à toute personne qui n'est pas indigène, qu'il soit colombien ou "gringo"!

Pêcheurs sur la rivière qui borde la plage

 Sierra enneigée, rivière et forêt



 
Le fait d’être au pied de la Sierra et que l'on croise beaucoup d’indigènes dans le village, qui sont là pour vendre café, bananes plantain, cacao et remonter certains produits de première nécessité… confère au petit village de Palomino une atmosphère un peu mystique.
En plus de cela, le camping de Rosa, un de ces bons ‘plans’ que se refilent les voyageurs, assez ‘roots’, sur la plage, sans électricité : bougie et cuisine au feu de bois, eau douce tirée d’un puits. Encore beaucoup de voyageurs très intéressants et sympas, du monde entier : colombiens, ‘rippys’, sud-américains, européens... Certains sont là depuis des mois, essayant de trouver un moyen pour grimper dans la sierra, filant des coups de main aux pêcheurs en échange de poisson...
5 jours à me lever aux aurores pour aller admirer les glaciers depuis la plage, pour courir, nager, se faire de bonnes bouffes en commun et partager de bons moments avec les gens rencontrés…


Mes potes "rippyz" et leur squatt, assez "destroy"

Chacun sa spécialité... Celui de derrière faisant du diabolo

Mouture de café frais de la Sierra. Sur la table, grains de café, café moulu et cacao...
Mon contact pour grimper dans la Sierra trainant un peu, je décide de poursuivre ma route vers le Parque Tayrona.

samedi 14 avril 2012

Colombie : Maïcao du 10 au 12 avril 2012

Me voilà donc dans cette petite ville de Maïcao, marquant la frontière avec le Venezuela et haut-lieu du trafic colombino-vénézuélien. En effet, l’essence étant si peu chère au Venezuela, des camions, des voitures chargés de bidons traversent la frontière au milieu du désert, illégalement bien entendu, pour l’acheminer vers la Colombie voisine. Ce qui fait que l’on trouve de l’essence pour 1000 pesos/gallons (10 centimes d’euros/L) au lieu des 9000 dans les stations service. De plus, le change pesos/bolivars étant très intéressant pour les colombiens, beaucoup de denrées vénézuéliennes arrivent ici avant d’être distribuées vers tout le pays. Partout dans la rue on trouve du lait en poudre, de la mayonnaise, des pates, du riz… tout cela fabriqué en ‘Republica Bolivariana de Venezuela’.
Rue de Maïcao avec les "motos-taxis" et les étals de commerçants
Maïcao est donc une ville très commerçante, on a d’ailleurs l’impression qu’il n’y a que des négoces. Ce qui est frappant est que beaucoup de commerçants viennent d’ailleurs. Andres vient de la région de Medellin, comme beaucoup d’autres, semble t’il. Toute sa famille vit désormais dans la région, possédant des commerces un peu partout.
Le négoce de la famille d'Andres, très "colombien"
Et il y a aussi beaucoup d’arabes : libanais, syriens. D’ailleurs, on trouve à Maïcao une des seules mosquées du pays et de bons restaurants libanais.
Quel plaisir de pouvoir manger autre chose que du riz/poisson, boire un jus d’orange frais dans la rue. En plus de cela on profite des légumes bio de la ferme, et travaille dans le magasin d’Andres une fille cuisinant bien, et surtout des choses qui sortent du traditionnel riz-banane plantain-viande (semelle).
Andres me présente un ami à lui, le seul français vivant à Maïcao. Je tombe sur un étrange bonhomme, la cinquantaine, qui ne parle plus un mot de français. Son histoire est étrange, il est venu assister au mariage d’un ami à lui il y a 7 ans, s’est tout fait voler, son passeport en particulier, et a décidé de tout envoyer balader en vivant illégalement en Colombie. Un drôle de personnage, un peu agité et déjanté, qui était acrobate en France et qui vit de la récupération de matériel électronique ici en fabriquant des éoliennes. Mais un bonhomme sympa. Et le voilà qui décide de me suivre jusqu’à ma prochaine destination, Palomino, pour aller visiter les indigènes dans les montagnes de la Sierra et apprendre de leurs pratiques.
C’est marrant, j’ai l’impression d’être dans une espèce de spirale de rencontres. C’est fou le nombre de personnes sympas, intéressantes que j’ai rencontrées ces derniers jours. Les joies du voyage en solitaire !
Mon nouveau pote "Roberto" et Andres
Avec "Roberto-loco" sur une moto-taxi

Colombie : Cabo de la Vela du 29 mars au 10 avril 2012.



De nouveau à Valledupar, quelques heures pour faire un point internet, déjeuner, et me voilà reparti en voiture (même principe qu’un bus, c'est-à-dire qu’ils remplissent la voiture et que les frais sont partagés, beaucoup plus rapide et à peine plus cher !).
Arrivé à Riohacha, sur la côte, pour un coucher de soleil sur la mer des Caraïbes entre les cocotiers. Ca faisait un bail que je n’avais pas vu la mer !
Trajet jusqu'a la Peninsule de la Guajira, depuis Bogota

Une nuit à Manaure et ses marais salants, transfert à Uribia, capitale de la culture indigène colombienne, pour monter dans un 4X4 sur le toit duquel s’entassent des dizaines de sacs, glacières… et dont la benne est équipée de bancs en bois sur lesquels s'agglutine une quinzaine de personnes. On est serrés comme des sardines, entre les gamins, les chèvres, les sacs et tout le matériel trimballé… Je ne suis d’ailleurs pas en reste puisque ayant entendu dire que l’on ne trouvait pas grand-chose dans ce village, je transporte depuis Valledupar un sac en toile rempli de nourriture, de fruits et de légumes, qui doit peser 10 kilos, ainsi que 2 sacs d’eau de 5L.
Le 4X4 surchargé, qui a crevé
Après une superbe traversée du désert, la voiture finit enfin par arriver à Cabo de la Vela, petit village de la ‘Peninsula de la Guajira’.
La Guajira est une immense étendue désertique située au nord-est du pays, et siège de la culture indigène Wayüu.


Maison Wayüu au milieu du desert
Daniel, l’ami australien, m’en avait beaucoup parlé, ayant vécu de belles expériences dans ce coin un peu reculé, ce qui m’a motivé à aller y faire un tour. En plus de cela j’ai entendu dire que le Cabo de la Vela est le meilleur endroit de Colombie pour la pratique du kite et qu’il y a une école louant du matériel, ce qui me permettra de passer la semaine sainte un peu à l’écart de la foule.

En effet, commence d’ici peu la semaine sainte, la principale semaine de vacances en Colombie où tout le pays afflue vers la côte. C’était marrant de nous voir à Valledupar, nous les ‘toutous’, réfléchissant tous a un endroit où passer cette semaine loin de la foule. J’ai donc choisi le Cabo, tellement difficile d’accès que je pensais y être à peu près tranquille. En plus de cela, j’avais en tête l’idée d’aider à l’école de kite s’il y avait beaucoup de monde, en échange de matos.

El Cabo de la Vela est un petit village de pêcheurs indigènes Wayüu, situé au fond d’une baie immense, sans électricité, l’eau depuis peu puisqu’une usine y traite l’eau de mer. Malgré l’éloignement, c’est un coin assez touristique, aussi bien pour les colombiens que les ‘gringos’, et les locaux en profitent bien.

Mais je me trouve une petite hutte à l’écart du village, où planter ma tente et accrocher mon hamac, protégée du vent pour pouvoir cuisiner. Ca me permet d’économiser pas mal d’argent parce que la nuit dans une chambre coûte 10 euros, alors que j’en paye 2, et que le moindre repas de poisson/riz revient à 6 euros contre pas grand-chose quand je cuisine. Je sais, ces prix paraissent dérisoires, mais c’est plus de triple de ce que l’on trouve habituellement en Colombie, et sur un long voyage, on fait attention à ces petites choses, surtout qu’au final j’y passerai presque 15 jours !

Le contact avec les gars de l’école de kite est rapide et amical. Martin, le prof et proprio de l’école, la trentaine d’années, l’a montée il y a 2 ans avec sa copine allemande. Il est aidé par Gonzalo, 26 ans, étudiant en archi qui a pris 6 mois sabbatiques pour donner un coup de main. Les 2 sont intéressants, très sympas, Martin est ingénieur mais il s’est rendu compte que la vie de bureau ne lui convenait pas et qu’il gagne 3 fois plus en donnant des cours de kite. On sent qu’il a un bagage, très malin le bonhomme, intéressant et intelligent, tout comme son compère Gonzalo… Moi qui avais peur de tomber sur des fous de kite ayant passé leur vie à naviguer, ce qui aurait limité un peu les échanges.



Mauricio, mon pote de Bogota qui parcourt le pays en vélo, Gonzalo, qui donne un coup de main a l'école, et Martin, le prof

Dans l'école de kite avec la bande de potes
 
La location de matériel coûte quasiment aussi cher qu’en Europe : 30 euros de l’heure ! Je ne pourrai pas me permettre de telles dépenses, surtout que le kite se pratique plusieurs heures par jour. En plus de cela, possédant tout le matériel en France, ça me dérange un peu de payer de telles sommes.
J’explique mon cas à Martin, ma frustration et celui-ci trouve vite une solution : je me retrouve donc à donner des cours de kite, ce qui est assez difficile pour moi, ayant tout appris sur le tas, n’ayant aucune formation théorique, et ne possédant pas le vocabulaire en espagnol…  
Plus quelques photos pour l’école et de lui et le tour est joué : je peux naviguer plusieurs heures par jour, quand les ailes se libèrent. L’endroit est parfait pour la pratique de ce sport, un vent de terre se levant tous les matins et soufflant à plus de 20 nœuds toute la journée, un plan d’eau parfaitement lisse, du soleil… le paradis ! Ne manquent que quelques vagues !
En plus de cela je ‘gratte’ un peu les touristes de passage qui me prêtent leur matériel.
Le plan d'eau, impeccable!

Session de kite au coucher du soleil
 
Me voilà donc super bien installé au bord de cette baie, pouvant naviguer plusieurs heures par jour, cuisinant mes légumes et mon riz, la moustiquaire de la tente me permettant d’admirer les étoiles pendant la nuit, au frais, des levers à 6h du matin pour aller courir au milieu de paysages grandioses, aller nager…
En plus de cela, un super groupe de potes : les 2 cocos de l’école, Mauricio : colombien voyageant en vélo à travers son pays et avec lequel je m’entends vraiment bien, les indigènes Wayüu du village, très accueillants, et les autres touristes de passage, venus là pour naviguer ou pour visiter la Guajira. Des petites soirées sympas autour de bonnes bouffes (on a eu le droit 2 fois à des langoustes, des poissons, arepas…), du ‘chirinchi’: l’alcool indigène obtenu à partir de la distillation de la canne à sucre et de très belles rencontres.
Le jeudi saint, le village se remplit de monde, de voitures crachant du Vallenato à plein volume, de colombiens picolant… finie la tranquillité ! Moi qui me vantait d’avoir mon petit coin pour moi tout seul à l’écart de la foule, je me retrouve du jour au lendemain avec une vingtaine de tentes autour de la mienne et une dizaine de voitures. Ni une ni 2, je démonte tout, laisse mes affaires à l’école et irai camper sous un arbre quelques centaines de mètres plus loin, beaucoup plus tranquille !



Mon campement, la premiere semaine, plutot tranquille!

Le jeudi saint, l'invasion. Ma tente était seule jusqu'a ce matin!
 
Et heureusement, j’ai rencontré 2 vénézuéliens un peu déjantés qui sont venus ici avec un vieux 4X4 et qui souhaitent aller faire un tour dans des coins reculés de la Guajira. Je me retrouve donc dans ce vieux Land-Rover, fenêtres grandes ouvertes permettant de bouffer un maximum de poussière, accompagné d’un couple argentino-colombien et d’une argentine, pour aller découvrir la ‘haute-Guajira’.

Le départ, collé a la voiture que l'on doit suivre pour ne pas se perdre dans le désert

L'équipe dans la voiture, les 2 Venez devant.


Le voyage est génial, le groupe que nous formons assez hétérogène mais sympa, les endroits visités magnifiques et très sauvages, bien que nous croisions quelques groupes de toutous, principalement colombiens…
-La magnifique baie de Punta Gallinas (le point le plus au nord du continent sud-américain),


La baie de Punta Gallinas, au pied de l'hotel. Belle session de kite la aussi!

Ma tente au milieu du desert
 -les dunes de Taroa, plongeant dans l'océan
-la pension de Luzmila, toute en adobe…
Toute l'équipe de la virée avec les indigenes Wayüu de l'hotel, devant une case en adobe
Gamines allant chercher de l'eau dans le desert de la Peninsule de la Guajira
Et retour à Cabo de la Vela 3 jours plus tard, l’effervescence de la semaine sainte retombée, le village est redevenu très tranquille. Encore quelques touristes me permettant de donner 1 ou 2 cours, du vent pour naviguer, des gens sympas…


Coucher de soleil au Cabo, fin de la session de kite


Avec les potos
C’est à ce moment là que je rencontre Andres, qui possède un commerce dans le village de Maicao à 3h de route d’ici. Un bonhomme absolument adorable, le cœur sur la main, qui me prête son matériel et me permet de naviguer comme bon me semble, et qui est venu avec des tonnes de fruits et légumes, nous en faisant tous profiter. 
Celui-ci retourne chez lui 4 jours plus tard et me propose de le suivre dans sa ville de Maïcao où son père possède un commerce dans lequel il travaille, et lui un bout de terrain sur lequel il cultive fruits et légumes ‘bio’.
Au final je serai resté 13 jours dans ce coin paumé, moi qui pensais n’y rester que quelques jours. 13 jours à manger du riz et du poisson, naviguer, profiter de ce coin sauvage et reculé ainsi que des dizaines de personnes rencontrées. Cela a été une expérience très forte, pour une première en solitaire, ça s’annonce plutôt bien ! 
Ah oui, accessoirement 13 jours sans internet, puisqu’il n’y a pas d’électricité, chose qui ne m’était pas arrivé depuis une dizaine d’années je pense. Cela devient rare de nos jours des endroits comme ça !

jeudi 12 avril 2012

Colombie : Nabusimaké du 26 au 28 mars 2012

Nabusimaké. J’avais entendu parler de ce petit village à plusieurs reprises, sans trop savoir ce qu’il en était. Départ de Valledupar à 8h du matin, arrivé à Pueblo Bello à 9h30, où je suis censé prendre un 4X4 vers Nabusimaké, village indigène perché dans les hauteurs de la Sierra Nevada.

Le 4X4 arrive à midi, l’aide chauffeur complètement saoul, me fait grimper dans un vieux Land-Rover avec des banquettes en bois à l’arrière. Ils font 100m et s’arrêtent au premier bistrot. Le chauffeur passera son après-midi à picoler des bières, prétextant attendre que la pluie se calme. Au final, 5h d’attente dans la voiture, ce qui fait plus de 7h pour moi dans le village.
Il finit donc par relancer le moteur, je ne sais pas avec combien de bières dans le cornet, mais surement un paquet ! Nous sommes 8 à l’arrière, et je me retrouve au milieu d’un groupe d’indiens en tenues traditionnelles, plutôt marrant ! La route est dans un état épouvantable et on se fait secouer dans tous les sens pendant 3 heures, les gars continuant à picoler leurs bières en jetant leurs canettes vides par la fenêtre…

La Sierra Nevada, chaîne de montagne du nord de la Colombie dominant la côte Caraïbe, abrite nombre de communautés indigènes, ce qui en fait un sanctuaire plus ou moins protégé et difficile d’accès.
Le village de Nabusimaké est un des grands centres religieux de la culture indigène Arhuaco, l’endroit où le soleil est né.
Village traditionnel de Nabusimaké, entouré par un mur de pierre marquant bien la différence avec le reste du monde

Cases Arhuacos et Sierra Nevada

Les indigénes y vivent reclus du monde, portent tous la même tenue, un espèce de poncho blanc avec une jupe et un bonnet étrange qui ne sert à rien puisqu’il ne couvre pas les oreilles. Tous portent les cheveux longs, très noirs, des sandales de cuir. Leurs maisons sont faites d’adobe et les toits sont en chaume.
En plus de cela, ils se promènent avec une cabosse pleine de coquillages broyés qu'ils mangent avec des feuilles de coca, devant produire le même effet que le bicarbonate que les péruviens mangent avec la coca. Et ils frottent un baton sur leur cabosse selon un étrange rituel.
On a vraiment l’impression de se trouver dans un décor de film, ou alors chez les schtroumpfs, entre ces indiens, leurs déguisements, leurs maisons, cette montagne et cette verdure dégageant quelque chose de très fort…

Indigène arhuaco en tenue traditionelle, avec son bonnet, sa tunique blanche et sa cabosse dans la main. La photo n'est pas fabuleuse, mais il est très difficile de les prendre en photo.
 
Gamins Arhuacos, celui de gauche en tenue traditionelle


Arrivés en pleine nuit, heureusement que je rencontre un jeune sympa dans la voiture qui m’amène chez une de ses copines. Je me retrouve dans une famille indigène, pas traditionnelle celle-ci, avec laquelle je partagerai des moments autour du feu, un diner… vraiment sympa !
La famille qui m'heberge, cuisinant au feu. A ce moment là, ils faisaient cuire des graines de café récoltées le matin-même
Par contre, les indigènes, dans le but de protéger leurs cultures, et surtout leurs terres dans la Sierra Nevada, en verrouillent l’accès. Par exemple le village est séparé en 2 parties et les non-indigènes ne peuvent pas dormir dans la partie supérieure, considérée sacrée. Pour rentrer dans le village traditionnel, il faut être muni d’un pass et y rentrer avec un guide indigène.

Par exemple, au cours d'une promenade d'une heure le long d’une rivière, m’intercepte un indigène en tenue traditionnelle qui parle à peine espagnol et qui met une demi-heure à m’expliquer qu’il m’est interdit d’aller plus loin, territoire sacré oblige !

De même, sur le chemin du retour, je m’arrête dans le village traditionnel, absolument superbe, avec ces maisons tout droit sorties d’un film, et ces indigènes en tenue. Pas un seul touriste, ni même une seule personne ‘normalement’ vêtue. Je prends quelques photos et finis par me faire alpaguer par 2 types portant un bout de bois (j’apprendrai plus tard que c’est le signe de reconnaissance de la ‘police traditionelle’ …) qui m’expliquent qu’il est interdit de prendre des photos du village et des indigènes, chose que je savais plus ou moins mais que je feins d’ignorer. De là, une discussion commence, et ils mettent 20mn à m’expliquer (je précise le temps parce qu’ils semblent gênés à chaque fois, passent par différentes étapes avant d’arriver au but) qu’il me faut un permis pour rentrer dans le village et que je dois payer quelque chose… Ouh là là, ça commence à me gonfler cette ambiance, j’ai l’impression d’être en Nouvelle-Calédonie, à ne pas savoir ce qu’il est possible de faire, ce qui est permis, à qui demander, quelles sont les règles… Certes, je pourrais faire plus d’efforts pour m’intégrer, mais je trouve l’ambiance assez pesante, les indigènes pas vraiment ouverts (c’est à peine s’ils répondent à un bonjour, alors que les colombiens sont si avenants habituellement !).
Dans le village, obligé de prendre les indigènes de dos, ceux-ci n'aimant pas les photos

Photo dans le village traditionnel, qui me vaudra une bonne discussion
Bref, autant je me sentais bien au réveil, prêt à passer 3-4 jours dans ce petit paradis, autant le reste de la journée m’a un peu refroidi et me voilà à chercher un transport pour le lendemain. Départ à 6h du matin avec le même chauffeur qu’à l’aller, entassés dans son Land-Rover. Sauf que ce con n’a pas attendu 5mn, le temps que j’aille chercher mon sac à l’intérieur et s’est barré sans moi. Le seul transport de la journée ! Un peu dégouté de devoir passer une journée de plus ici, et décontenancé, voilà qu’un autre 4X4 se pointe, avec toute la banquette de libre à l’arrière, pour moi tout seul. Un trajet bien plus confortable, tranquillement installé sur cette banquette, passant au milieu des paysages grandioses de la Sierra Nevada !

En plus de cela il m’emmène jusqu’à Valledupar, même pas besoin de galérer à Pueblo Bello pour changer de véhicule !