samedi 24 mars 2012

Colombie : Tunja et Villa de Leyva du 11 au 15 mars 2012.

Pour repartir d'El Cocuy, obligés d'emprunter la route du sud passant par Tunja, alors que l'on voudrait continuer vers le nord du pays, un détour de 700 km, un départ à 4h30 du matin et une bonne demi-journée de bus
De Tunja, on enchaine vers le petit village de Villa de Leyva, une des grosses destinations touristiques du pays. En effet de par sa situation à 4 heures de Bogota, tous les habitants de la capitale s'y rendent les fins de semaine.
Le village est charmant, toutes les rues sont pavées, une immense place encadrée par de beaux batiments coloniaux, dominée par des montagnes...
Mais on ressent l'influence du tourisme de masse avec nombre de restaurants, de magasins de souvenirs, ce qui n'est pas vraiment notre tasse de thé. En plus de cela, on atterrit dans un hotel du Lonely Planet, rempli d'anglophones... Bon, je vais arrêter ce portrait négatif parce qu'on y aura passé des moments agréables, à se ballader dans les ruelles, boire une bière sur la place le soir, vraiment tranquille en dehors des fins de semaine, découvert une salle de billard bien populos et rencontré 2-3 personnes plutôt sympas, dont un couple de commerçants nous ayant tenu la jambe pendant des heures en nous offrant empanadas, bières... et un canadien de l'hôtel plutôt marrant...
La place du village avec son église



Ruelle sur la route de l'hotel
Une petite journée de vélo avec mon poto australien pour faire le tour des attractions touristiques de la région: des puits d'eau douce, un site pré-colombien Muisca, un fossile de baleine, et pour finir la journée, une maison en terre-cuite assez intéressante. Les travaux ont commencé il y a 12 ans, chaque morceau doit être chauffé au feu pendant une demi-journée, obligeant de monter des structures assez complexes. L'architecture est assez étrange, entre la "maison du facteur cheval" et le "jardin des tarots" de Niki de Saint-Phalle
La "casa de barro", maison en terre cuite

L'intérieur, avec les pièces d'eau en céramiques
Tournant rapidement en rond et étant à 3 heures de route de Bogota, on en profite pour y faire un tour, Elodie n'ayant pas fréquenté de ville digne de ce nom depuis des mois...

vendredi 16 mars 2012

Colombie : El Cocuy du 4 au 11 mars 2012

La Sierra Nevada del Cocuy, une des chaines de montagnes parmi les plus belles et les plus impressionnantes d’Amérique du sud, est réputée pour la beauté de ses paysages et la qualité de ses randonnées.
C’est une région de Colombie encore peu fréquentée, en raison de l’inaccessibilité de la zone, en grande partie contrôlée par les FARC et l’ELN jusqu'à un passé récent. Depuis la mise en place des mesures radicales prônées par l’ancien président Uribe, ce territoire a été ramené sous le contrôle de l’état et les randonneurs et amoureux de la nature peuvent désormais admirer ces paysages grandioses.

Daniel, l’australien qui campait à côté de nous, très sympa et intéressant, décide de nous accompagner dans l’aventure.
Trajet assez compliqué pour rejoindre El Cocuy, 2 choix s’offraient à nous :
-2 trajets de bus de 5 puis 9h avec un détour énorme en passant par Tunja au sud.
-un chemin direct à travers les montagnes, sur lequel on n’a pu obtenir aucun renseignement depuis San Gil. Mais celui-ci passant par des petits villages, et la galère faisant les joies du voyage, on choisit la deuxième option ! Obligés de changer 3 fois de bus, prendre un 4X4 pour emprunter une route détruite par une crue il y a quelques mois… le chemin passant au milieu de la forêt au début puis grimpant au milieu de paysages de haute montagne, grandiose.
24h plus tard (dont une nuit en route), on débarque à El Cocuy, porte d’entrée du parc national, situé à 2800 mètres d’altitude, parfait pour l’acclimatation aux altitudes auxquelles nous allons être confrontés.
Trajet à travers la Colombie, dernière partie de San Gil à El Cocuy

Route coupée au milieu du parcours, obligés de prendre un 4X4 au milieu de paysages d'altitude

Bus typique colombien, pour la dernière partie du trajet, Elo et Daniel, notre pote autralien
El Cocuy est un magnifique petit village qui a su préserver son atmosphère typiquement andine et nombre de bâtiments coloniaux. Tout les habitants portent le poncho, parfois simplement sur un tee-shirt ou un short.
Habitants d'El Cocuy. Pas moyen de mettre cette photo droite!
Rue de notre hôtel, débouchant sur la place



Village d'El Cocuy, place principale

Village d'El Cocuy. Façades donnant sur la place principale
Par contre, un déploiement militaire impressionnant laisse penser que la région n’est pas encore totalement sécurisée.
Affiche incitant les guerrilleros à rendre les armes.

On y passera 2 jours pour préparer le périple : acheter pates, sauces, thon, légumes et fruits, trouver des sacs de couchage pouvant nous permettre de supporter des nuits en tente à -10°C, une tente pour Daniel. On est plutôt contents de voyager avec tout notre matos : tente, brûleur à gasoil, matelas… parce que la location coûte une fortune. Ca nous serait revenu à une bonne cinquantaine d’euros/jour alors qu’on n’en dépensera que 5 pour les sacs de couchage.

En plus on est logés dans un petit hôtel très sympa, une maison coloniale s'articulant autour d'un beau patio mais qui part un peu en ruine à cause des tremblements de terre fréquents, et un hôte artiste vraiment particulier mais sympa.


Petit dej dans notre hôtel à Cocuy
Fin prêts, rendez-vous à 6h du matin sur la place du village pour monter dans le ‘Lechero’: camion-plateau ouvert, servant à récupérer le lait des fermes éloignées pour le ramener à la coopérative dans le but de fabriquer du fromage. Parcours typique assis au milieu des bidons de lait et des paysans rejoignant leurs fermes chargés de provisions, avec arrêts fréquents pour charger des litres de lait.

Dans le "lechero", Daniel au 1er plan en pleine discussion, Elo assise au fond

Manuel, autrichien, gardien de la poule pendant que son propriétaire s'affaire. C'est à la mode dans les montagnes, les femmes portent des sacs à main, les hommes des poules ou coqs. On en a vu un paquet accompagnés de leur charmant animal!

Daniel et Elo
On se fait déposer à l’entrée du parc pour une première marche d’approche nous permettant d’accéder à un refuge où nous allons établir notre camp pour rayonner aux alentours.

Entrée du parc, on aperçoit la formation du "Pulpito" et le sommet du "Pan de Asucar" qui seront l'objectif d'une de nos ballades dans les prochains jours

Début de la ballade, dans la vallée, chargés comme des mules!

Et nos premiers freilejones, ces plantes endémiques à la région, que j'avais déjà vues au Venezuela
Moyennant une petite contribution, on nous permet de planter la tente dans une zone plus ou moins protégée du vent et de profiter des installations du refuge pendant la journée, pouvant même cuisiner à l’intérieur. Ce qui est bienvenu sachant que l’on est à 4000 mètres d’altitude, qu’il pleut les après-midis et qu’il fait sacrément froid. Cela nous évitera les après-midis coincés dans la tente !

En plus, on rencontre un couple d’australiens et un autre d’allemands très sympas, avec lesquels on randonnera les jours suivants.

Et puis ça permet de tester le matériel avant de partir camper un peu plus haut, pouvant dormir dans le refuge en cas de grand froid ou de pépin. Mais les duvets sont bons, seul Daniel et l’autrichien auront un problème avec la tente de location qui s’avère être un mélange de 3 tentes non compatibles. Heureusement, ils pourront en louer une autre !

Le campement au pied du refuge

Première ballade autour du refuge
Première journée de marche assez éprouvante, pour atteindre le bord du glacier entourant une formation rocheuse, le ‘Pulpito’ et un sommet à 5100, le ‘Pan de Asucar’. Des vues grandioses sur les vallées environnantes et ses 2 formations posées au sommet d’un plateau rocheux.
Départ de la ballade, Laguna Pintada et sommet surplombant le refuge

Première vision du Pulpito et du Pan de Asucar depuis un col à 4400m

Même col avec une vue sur le reste du parc


L'équipe au complet: Daniel l'australien et Manuel l'autrichien, rencontré à l'hotel, qui ne fera que la journée avec nous, peur d'avoir trop froid en dormant plus haut

Cairn servant à indiquer le chemin.

Marche d'approche sur le plateau rocheux

Vue sur la plaine


On atteint enfin le bord du glacier, mais ne pourrons y monter, n'étant pas équipés pour la neige


Freilejones et vue sur la vallée
Le soir, on se retrouve tous autour de la table pour fêter les 35 ans de notre pote australien Daniel avec une goutte de rhum et un repas préparé par les miss du refuge.

L'équipe au grand complet avec le couple d'australien au 1er plan, les allemands à droite,
Le lendemain, randonnée jusqu’à la ‘Laguna de la Plaza’, 5h de marche en passant 3 cols à plus de 4400 mètres, ça monte, ça descend, au milieu de paysages extraordinaires, de paramo et de vallées encaissées.

Départ du refuge, 7h du mat

Premier lac

Freilejones

Elo et Daniel à la Laguna cuadrada

Première montée et vue sur la vallée

Premier col, Cusiri, 4400m

Et ça redescend dans l'autre vallée




Pour remonter au 2ème col, 4300m



La Laguna, bien que noyée dans la brume, est un lieu magique, entourée par des pics rocheux et des glaciers, considérée comme le plus beau lac de Colombie.



Une petite douche, plutôt fraiche à cette altitude





Une soirée plutôt fraiche, le lac se trouve à 4300 mètres d'altitude, on se réfugie dans la tente de Daniel.


Un réveil aux aurores pour grimper un sommet, entre hommes, les filles préférant rester au chaud dans la tente, offrant une vue sur les plaines des Llanos, au pied du parc, sur les sommets environnants et sur ce lac majestueux. Le temps n’est pas au beau, mais la brume et les nuages confèrent une atmosphère vraiment particulière à ce lieu magique.







On enchaine sur le retour au refuge,


puis continuons sous la pluie (première fois que nous nous faisons tremper depuis que nous sommes là)  jusqu’au transport qui nous redescend à El Cocuy. Un petit problème mécanique sur la route, l’amortisseur sort de son support, mais le chauffeur nous répare cela avec un bout de ficelle en 15 mn, allez savoir comment, alors que l’on pensait passer quelques heures sur le bord du chemin, trempés et gelés !


Bien heureux de revenir à la civilisation, pouvoir prendre une douche chaude, revêtir des vêtements propres, boire une bière tous ensemble et manger autre chose que des pates et des sandwichs.
2 jours pour se remettre de nos émotions, profiter de la tranquilité du village et de la gentillesse de notre hôte.
On croisera 2 espagnols parcourant l’Amérique du sud en vélo dont le but est de grimper, en solitaire, tous les sommets les plus hauts et plus connus du continent, au moins 1 par pays. Ils transportent tout leur matériel d’escalade, crampons, cordes, sur leur vélo et dans une carriole, devant rouler chacun avec 50kg !