vendredi 20 juillet 2012

Pereira, Cali et Bogota en compagnie de potes colombiens ou en couch-surfing du 23 juin au 4 juillet 2012.

Première étape, Pereira, importante ville de la ‘zona cafetera’, où je retrouve Michel et Oscar, demi-frères, croisés quelques mois auparavant sur une plage de la côte Caraïbe. Nous nous étions bien entendus et ils m’avaient proposé de leur rendre visite si je passais dans la région.

En leur envoyant un mail, je ne pensais pas obtenir de réponse. Au final ils m’accueillent à bras ouverts, en bon colombiens qu’ils sont, qui plus est ‘paisa’ (habitants de la région de Medellin et de la zone du café, réputés pour leur hospitalité et leur amabilité), me font découvrir leur ville, surtout de nuit puisque l’on est samedi.
Les 2 loustics. Bon, la photo n'est pas extra, mais j'ai oublié d'en prendre une quand j'étais avec eux!
Le lendemain, journée tranquille en compagnie des 2 loustics avant de reprendre la route vers Cali, où je tente le stop dans la Vallée del Cauca, trajet qui m’avait été conseillé par d’autres voyageurs et qui s’avèrera une fois de plus infructueux. Les colombiens sont très craintifs, sûrement à cause des années noires qui ont secoué le pays et le stop ici est mission quasi-impossible, à moins d’être blonde ou de voyager avec une blonde !
Après quelques heures passées sur le bord de la route, j’embarque dans un bus en direction de Cali où m’attend Argermiro, que j’ai sollicité via le site de ‘couch-surfing’ (site qui permet à des locaux d’accueillir chez eux des voyageurs pendant quelques jours !).

5 jours chez ce caleño (habitant de Cali) de 33 ans, qui vit seul en compagnie de sa mère dans un quartier assez populaire de la banlieue de la ville. Un bel accueil, la maman me traitant comme son fils, nous préparant tous les jours un petit déjeuner bien colombien à base d’œufs, d’arepas et de fromage, accompagnés de chocolat (à la différence de la France, le chocolat s’achète en plaques, n’est pas sucré, et se mélange à de l’eau avec de la panela et pas avec du lait). Et quand je suis à la maison pour les repas, déjeuner et diner à base de riz, de grains et toujours accompagné de poulet et d’un jus de fruit.
Arger me promène partout dans sa voiture. Il est dans la même situation que moi, c'est-à-dire qu’il a démissionné il y a quelques années, est parti voyager en Europe et est actuellement en pleine recherche de boulot, ce qui fait qu’il peut m’accorder du temps. On passera nos soirées à discuter autour d’une bière ou d’un café, avec ce bonhomme assez calme mais très intéressant et ouvert !
Il m’aidera aussi à trouver une école de salsa pour prendre 2 ou 3 cours puisque Cali est la capitale colombienne de la salsa et que c’était l’objectif de mon séjour dans cette ville, sans  grand  intérêt. Ici, on danse la salsa ‘caleña’, c'est-à-dire en latéral plutôt qu’en ligne. Il s’avère qu’il existe plusieurs façons de danser la salsa, qui se danse habituellement en ligne en Europe, à Cuba et à Puerto Rico.
Et heureuse surprise, moi qui me pensais incapable de danser,  j’arrive à suivre le rythme et suis même plutôt bon ! Allons bon ! Je me retrouve même à prendre des cours en groupe, tous suivant un prof devant une glace, un peu comme de l’aérobic ou des cours de danse … Je me fais bien rire et pense que si on m’avait dit un jour que je me retrouverais dans une telle situation, je ne l’aurais jamais cru !
Bon, 5h de cours, ce n’est pas encore John Travolta, mais au moins je connaitrai 2ou3 pas pour les prochaines soirées et ne resterai pas accoudé au comptoir !
L’arrivée des parents dans 4 jours, et surtout un énorme festival de musique à Bogota, ‘Rock al Parque’, le plus gros d’Amérique du sud, me font anticiper mon départ de Cali pour la capitale. Petite galère de voyageur : arrivé trop tard au terminal de Cali, plus de place dans les bus, je suis obligé d’y passer la nuit en compagnie d’un artisan qui, n’ayant pas de rond pour se payer un hôtel y passe toutes ses nuits. Bus à 4h du matin, qui arrive à 18h à Bogota, bonne journée galère et trop tard pour le festival !

Mais je retrouve Mauricio, croisé 3 mois plus tôt sur la ‘Peninsula de la Guajira’ alors qu’il voyageait en vélo à travers son pays et avec qui je m’étais bien entendu. Encore un bonhomme de 39 ans qui vit avec ses parents, des gens adorables qui m’accueillent comme si j’étais à la maison, me nourrissent comme leur enfant et sont très heureux de partager avec un petit ‘franchouté’ ! Ils sont très sportifs tous les 2, retraités et passent leurs journées à faire du sport, courir, jouer au tennis…
Mauricio "loco" en train de corder

La familia Moreno en su jardin
Mauricio m’emmène dans le club que fréquentent ses parents, pour nager et jouer au tennis. Ici, pas de terrains municipaux, il faut faire partie d’un club si l’on veut jouer au tennis. Clubs qui se trouvent à l’extérieur de la ville, sont entourés de grillages, gardés, et celui-ci est plutôt select ! Marrant de voir Mauricio dans cet univers alors que je l’avais connu se promenant toute la journée torse nu/pieds nus, dormant dans sa tente ou à la belle étoile et voyageant en vélo… Là c’est plutôt haute société et grand luxe : on nous prête des serviettes aux couleurs du club, la terre-battue des tennis est d’une qualité telle que je n’en avais jamais foulé, si ce n’est sur les meilleurs cours du meilleur club de Lyon où j’avais été invité 1 ou 2 fois. Et après avoir nagé, on se retrouve dans le hammam et sur les chaises longues derrière des baies vitrées donnant sur le terrain de golf du club ! Cela me change de ma tente et des hôtels miteux !
3 jours pour retrouver quelques sensations au tennis, refaire su sport avec cet acharné de Mauricio. Une soirée au festival qui s’avère être très orienté rock-métal, mais où jouent d’autres groupes plus alternatifs, electro et reggae entre autres. Toujours marrant de se retrouver dans ce genre de fêtes où se retrouve toute la jeunesse alternative de tout le pays. Un paquet de crêtes, de piercings, de beaux pogos bon enfant, des gens survoltés.Ca faisait un paquet de temps que je ne m’étais pas défoulé ainsi ! Mauricio aussi, ravi de m’avoir suivi alors qu’il n’y était jamais allé les années précédentes et qu’il n’était pas chaud au départ !

lundi 16 juillet 2012

Salamina, San Félix, Zona Cafetera du 15 au 23 juin 2012.

Après avoir passé beaucoup de temps dans le village de Salento, puis deux semaines au lieu d’une dans la ferme de Cécilia, et malgré le fait que le temps presse et qu’il me faudrait un peu avancer dans mon voyage, on se laisse persuader, avec l’ami Jérôme, de rejoindre le petit village de Salamina, où travaille un ami rencontré à Manizales.


Belle surprise que ce petit village, qui s’avèrera être une des révélations du voyage ! En plein milieu de la zone du café, une architecture typique de la région avec ses maisons colorées, ses balcons ouvragés et fleuris, une magnifique place arborée, très loin des circuits touristiques, ce qui fait que les gens sont extrêmement accueillants, curieux, aimables…

Ca commence fort : premier  soir, à peine arrivés, on se retrouve au milieu d’une procession religieuse qui durera jusqu’au lendemain, pour la consécration de l’église qui passe d’un statut de simple paroisse à un degré supérieur. Les drapeaux pendent à tous les balcons, les maisons ont revêtu leurs plus belles couleurs, pour les processions religieuses avec les grands pontes de l’église catholique colombienne. J’ai croisé le regard du vice-archiduc obispale de Colombie pendant qu’il serrait des mains, la classe !

Procession religieuse à Salamina
Procession religieuse le lendemain

Le même jour on rencontre Felipe, 35 balais, originaire du village mais parti depuis un certain nombre d’années à Bogota pour travailler, et qui vient de revenir pour ouvrir une auberge dans la maison traditionnelle familiale, faite d’adobe et de bambous, qu’il retape et dans laquelle il a conservé le mobilier d’époque !
Maison coloniale et familiale de Felipe

Il s’occupera de nous les jours suivants, nous faisant entrer dans les maisons du village à l’architecture typique, visiter une fabrique de panela (sucre roux non raffiné très consommé en Colombie), et nous accueillera dans sa maison de campagne à l’écart de la ville…

Quelques jours vraiment tranquilles à vivre au rythme de ce village, à nous balader dans la campagne environnante, à rencontrer du monde puisque nous étions l’attraction du village, les touristes étant plutôt rares, à prendre l’apéro sur la place, le déjeuner dans des restos bien populaires, des ‘tintos’ dans les multiples rades que compte le village… On a d’ailleurs l’impression qu’il y a plus de cafés que d’habitants dans ce village!



Maison de Salamina


Cimetière de Salamina

Transport local, un peu surchargé!

Paysages autour de Salamina

Usine de fabrication de panela

Fabricaton de panela


Sacs de café de 1ère qualité, prêts à être exportés vers les tatazunis pour Nespresso!!!

Felipe nous conseille de nous rendre à San Felix, petit village à l’entrée d’une vallée où pousse le palmier de Cera, déjà aperçu dans la vallée de Cocora vers Salento.
Après quelques péripéties en bus et à pied, sur un chemin défoncé et grimpant à travers de magnifiques paysages accidentés, on débarque dans un minuscule village de montagne.
A peine arrivés, on se fait cueillir par un bonhomme vraiment sympa qui nous entraine dans la boite de nuit du coin où sont réunis ses compères, une dizaine de types qui ont passé la journée à mettre à mort un mouton, et bien entendu le manger, le tout sûrement bien arrosé, de ‘chicha’ (alcool de maïs fermenté, que l’on trouve surtout au Pérou), de bière et d’aguardiente…

Eglise de San Felix et Chiva=bus traditionnel colombien

Au final, au lieu d’y rester une journée, on en passera trois, à nous balader au milieu de ces paysages grandioses, à filer un coup de main à notre pote dans sa ferme. Il nous prendra sous son aile, nous présentant à tout le village, nous faisant manger chez les uns et les autres les spécialités de la région.

Palmiers de cera

A gauche, le pote Fabien, qui nous présente le tisseur du village

Et surtout profiter de la tranquillité de cet endroit reculé, de la gentillesse des gens, passant nos soirées dans la salle de billard, la seule activité du coin et où tous les habitants se réunissent pour jouer au billard (à 3 boules), aux dés ou aux cartes, boire un café. Endroit très sympa, chaleureux et convivial, à l’ambiance très saine, puisque personne ne fume ni ne picole, ce qui permet à tous, parents et enfants, jeunes et vieux, de se réunir !
Original de voir une salle de billard servir de lieu de réunion à toute la population d’un village !

Salle de billard de San Felix

Paysages sur le retour à Salamina

Au final, vraiment heureux d’être passés par ces 2 coins reculés de Colombie, une belle découverte. On aurait pu rester à San Felix, invités par notre poto à nous rendre dans une de ses fermes qui se situe dans une vallée plus reculée, ou à Salamina où Felipe souhaiterait mettre en place des cours d’anglais et de français. Mais comme d’habitude, il faut poursuivre, surtout que j’apprends que débarquent les parents dans une dizaine de jours à Bogota et qu’avant cela je veux voir Cali !
Jérôme, quant à lui, reste à Salamina pour donner des cours d’anglais. Nos routes se séparent donc ici, après 3 semaines de périple commun !