lundi 26 septembre 2011

Brésil : Amazonie du 25 au 28 août 2011.

Un vol de plusieurs heures depuis Foz de Iguaçu au sud du pays, une étape à Sao Paulo, pour finir en plein cœur de l'Amazonie, dans une ville que j'avais toujours rêvé de visiter depuis mon passage au Venezuela : Manaus !

Trajets en avion...
Etrange de trouver une ville si importante (plus de 2 millions d'habitants), au milieu de la forêt et dans un climat si hostile. Mais Manaus s'est développée et est devenue une des principales villes brésiliennes dans les années 1850 grâce à l'hévea, qui a alimenté pendant près d'un siècle l'industrie du Caoutchouc, attirant des travailleurs de tout le Brésil et quantité d'argent.
Lorsque la demande est devenue moins importante, le gouvernement, pour éviter que la ville ne disparaisse, en a fait une zone franche, attirant nombre d'entreprises, brésiliennes et étrangères.
Nous arrivons sous des trombes d'eau, pluie tropicale oblige, alors que nous sommes en pleine saison sèche. Mais celle-ci sera aussi brève qu'intense, et nous poursuivons notre voyage sur un beau bateau en bois, typique de ceux que l'on croise sur le fleuve Amazone.

Le bateau sur lequel on a navigué

Après avoir navigué sur la zone de partage des eaux : le fleuve Solimoès (autre nom de l'Amazone, en provenance du Pérou) rencontre le Rio Negro pour devenir l'Amazone. La différence de vitesse, de densité et de PH des 2 fleuves empêche leurs eaux de se mélanger sur plusieurs kilomètres.

Partage des eaux, ça n'est pas très clair mais bon...

On finit par emprunter un bras de l'Amazone pour nous rendre dans un hotel en plein cœur de la forêt amazonienne.
On s'enfonce dans le bras de l'Amazone qui mène à l'hotel
2 jours dans une petite hutte plutôt confortable, entourée de forêt, de bruits, de couleurs, d'odeurs...Ballades au milieu de cette végétation exubérante, petit tour à la rame sur l'Amazone, baignade en eaux troubles, de beaux buffets de poissons, fruits (bien que provenant de plus au sud, en dehors de la forêt)... séjour vraiment tranquille et tellement agréable, surtout que l'on a eu plutôt beau temps.

Ballade dans la forêt

Devant la case

Ballade à la rame sur l'Amazone

Dans la case

Dernières journée à parcourir le centre-ville de Manaus, profiter de l'animation du samedi après-midi, des brésiliens picolant des litres de bière, visiter le theatro Amazonas, un énorme théatre construit par les barons du caoutchouc, tout a été importé d'Europe et le résultat est impressionnant, surtout quand on pense à la difficulté que cela représente d'acheminer quoi que ce soit dans ce coin!

Le théatre Amazonas, impressionant!

Les ponts flottants de Manaus

mercredi 7 septembre 2011

Brésil: chutes d'Iguaçu du 23 au 25 aout 2011

A la frontière entre l'Argentine et le Brésil et pas très loin du Paraguay, se trouvent un des sites naturels les plus impressionnants au monde, classé au patrimoine mondial par l'UNESCO: les chutes d'Iguaçu.

Vol Rio-Foz de Iguaçu
Ensemble de 275 cascades formant un front d'à peu près 2,5 km, et de 90 mètres de haut, elles se disputent la place des chutes les plus hautes, les plus larges et du plus gros débit avec celles du Victoria et du Niagara.

Il a beaucoup plus les jours précédents notre passage, et le débit est 10 fois supérieur à la normale, offrant un spectacle aussi bien visuel que sonore vraiment spectaculaire, mais empêchant l'accès à certains endroits. 
On commence la visite par le côté brésilien, où se trouve une très petite partie des chutes, mais offrant une belle vue d'ensemble et permettant d'accéder au pied de celles-ci, douche garantie!


Joli point de vue, mais on ne se rend pas compte de la quantité d'eau qui nous arrive dessus!
Et le lendemain, le côté argentin. Le soleil est de la partie, les touristes aussi! Alors que la veille nous étions quasimment seuls du côté brésilien, c'est l'embouteillage sur les passerelles argentines, nous obligeant à faire la queue pour prendre des photos. Heureusement que le spectacle est à la hauteur parce que c'est franchement désagréable! Mais la deuxième partie du parcours, une passerelle passant au sommet d'une bonne partie des chutes, est quasiment deserte et les points de vue vraiment sympas!
C'est fou d'avoir construit de telles structures dans des endroits aussi peu accessibles avec cette quantité d'eau en mouvement.


On profite d'être dans le coin pour visiter le barrage d'Itaïpu, sur la rivière Parana, entre le Brésil et le Paraguay. Le 2ème complexe hydro-électrique au monde, après celui des 3 gorges en Chine, détenu et géré moitié-moitié par le Brésil et le Paraguay (dont 5% de la production du barrage suffit à alimenter le pays en électricité!), c'est impressionant! 
Surplus d'eau qui ne passera pas dans les turbines

dimanche 4 septembre 2011

Brésil: Rio de Janeiro du 18 au 22 aout 2011

Heureux de retrouver les anciens, un peu fatigués par leur long trajet, mais quel plaisir de refaire le monde autour d'une caïpirinha sur un petit bar de plage de la célébrissime Copacabana !
Par contre le rythme s'accélère très sérieusement par rapport à nos habitudes ! Le père a tout prévu depuis la France, et voulant tout voir en 3 semaines, ça va barder !
4 jours pour parcourir toute la ville : les plages d'Ipanema, de Copacabana, le quartier colonial de Santa Theresa et son petit tram (qui se plantera 4 jours plus tard, 4 morts et je ne sais combien de blessés!), le Christ Redemptor au sommet du rocher du Corcovado, offrant une vue spectaculaire sur cette ville étonnante, construite au bord d'une baie à la morphologie si particulière, avec ses îles, ses forêts, ses collines qui lui confèrent tout son charme !
Le tram qui monte dans le quartier de Santa Théresa

Escaliers recouverts de mosaiques, Santa Théresa
La même, avec les parents
 
Vue depuis le Corcovado, au sommet duquel trône le Christ Redemptor


Devant le Christ Redemptor
Coucher de soleil sur Arpoador

La smala devant la plage d'Ipanema

Pêche en plein coeur de Rio
Vue sur le rocher de Pan de Asucar, emblême de la ville.
La vie à Rio semble plutôt agréable : de superbes plages sur lesquelles se retrouvent beach-volleyeurs, footeux, body-buildés, voyeurs, dragueurs, amateurs de caïpirhinas et de jus de coco... et même des vagues exploitables où s'activent quelques surfeurs ! La culture brésilienne semble vraiment sympa, les gens très ouverts. Je me mets à regretter de ne pas être venus y passer une année dans le cadre de mes études, même si je ne regrette pas du tout le séjour vénézuelien !

Trajet pour le Brésil: Arica au Chili à Rio de Janeiro, du 11 au 19 aout, 4500 km.

Nous ne nous rendions pas compte de ce que cela représentait, mais l'échéance approchant, on se demande si l'on a pris la bonne décision en rejoignant mes parents au Brésil en camion. 'Via Michelin' nous annonce un beau 4500km pour aller de Arica au Chili à Rio de Janeiro au Brésil, ce qui devrait nous coûter à peu près le même prix qu'en avion. Mais le Brésil étant un pays qui coûte affreusement cher, cela nous permettra d'économiser le logement et la nourriture une fois les parents partis !

Mitch sort du garage pimpant : nouvelles bougies, nouveaux filtres à air et essence, carbu nettoyé, sortie d'échappement remise à neuf... il devrait grimper les 4500mètres de dénivelé qui nous séparent de la frontière argentine sans problème ! Inch'Allah, parce que ça nous poserait pas mal de problème de devoir le laisser au milieu de nulle part pour continuer en pouce !
Le trajet, en rouge

1ère étape : Arica-San Pedro de Atacama, 900 km, 12 heures de conduite. Etape de désert, donc sans grand intérêt, mis à part la halte dans le village abandonné d'Humberstone. Nous nous étions arrêtés en montant dans l'usine de salpètre abandonnée de Santa Laura, Humberstone est le village qui accueillait les travailleurs de la mine. Arrivés presque à la fermeture, au coucher du soleil, le site étant habituellement peu fréquenté, mais complètement désert au moment de la visite, le fort vent soulevant des nuages de poussière et faisant craquer les tôles rouillées...tout cela rend l'endroit encore plus magique et impressionnant. De 1872 à 1960, des milliers de travailleurs ont vécu dans ces centaines de maisons abandonnées, la place du village devait grouiller de monde, et le marché de fruits et légumes. Il y avait même un hôtel, une église, une piscine, une école dont le mobilier est encore en place, et un théâtre immense ayant accueilli les gloires de l'époque. Impressionnant de voir tout ceci laissé tel quel. On a l'impression que la population s'est enfuie à l'annonce d'une menace terrible, laissant tout en place. Les années n'ayant pas encore tout détruit, les constructions commençant à être sérieusement endommagées.

Les logements des ouvriers

Le marché

Le bar de l'hôtel, un peu décrépi!

La piscine

La place du village, plutôt deserte par les temps qui courent!

Le théatre

Le couloir de l'école

Une salle de classe

Le préau avec le panier de basket

Vue d'ensemble sur le site

Grue et locomotive
Une petite journée à San Pedro de Atacama, où nous étions passés au mois de mars pour y rejoindre mon frère Colin et la bande, où l'on a pu faire un tour de vélo aux endroits les plus spectaculaires. Nous n'aurons atteint que la vallée de la lune, en pleine chaleur, c'est impressionnant, mais il n'y a personne et le site est vraiment spectaculaire ! Vers 16h débarquent une vingtaine de bus, toutes les agences de la ville proposant la même sortie au même moment, et des centaines de personnes se retrouvent au même endroit pour le coucher du soleil !
Reveil au milieu de superbes formations rocheuses

Pour atteindre la "vallée de la mort", on empreinte la même route que celle qui mène en Argentine, fréquentée par les camions paraguayens, chargés de voitures

Vallée de la mort, au fond, le Licancabur

Tunnels dans la vallée

Coucher de soleil sur les Andes

Et comble du hasard, en allant prendre une douche dans un camping, on tombe sur Miguel, notre pote espagnol qui parcourt le continent en vélo et que nous avions beaucoup fréquenté à El Bolson, ainsi que sur Mélanie, avec qui nous avions fait la rando du Piltriquitron à El Bolson.

Mélanie et Miguel
Le lendemain, on repart pour une grosse journée. La première partie du parcours est le Paso de Jama, départ à 2500 mètres pour arriver à la frontière à 4500 ! La route est splendide : lever de soleil sur le Licancabur, volcan à la forme conique parfaite, puis les paysages de l'altiplano avant d'arriver au milieu des Andes enneigées.
Lever de soleil sur le Licancabur, à la frontière chileno-bolivienne

Paysage de l'altiplano
  La route est encombrée de camions : après les boliviens chargés d'essence et de containers à Arica, qui est un de leurs débouchés sur la mer, cette fois-ci ce sont les paraguayens chargés de voitures japonaises achetées au Chili.
Après 3heures de montée assez rude, la frontière argentine où l'on se fait entendre dire que le papier que nous ont rempli les douaniers chiliens n'est pas le bon et que le camion ne peut pas passer ! Bien entendu, c'est la 1ère fois que cela nous arrive et il faut ce soit quand les 2 postes frontières sont séparés de 150km et de 2000 mètres de dénivelé (alors que d'habitude ils sont situés dans le même batiment)! Un malheur n'arrivant jamais seul, la route n'est ouverte qu'une fois par jour, neige oblige, et on a raté le coche ! Je fais des pieds et des mains pour passer, fait envoyer des mails à la douane chilienne, les appelle.. mais rien n'y fait, on doit retourner à San Pedro, et seulement le lendemain matin ! En plus de cela on nous annonce des températures de -15°C la nuit, donc hors de question de dormir dans le camion ! Heureusement, les gendarmes nous proposent de dormir à l'intérieur et on 'gratte' pour pouvoir dormir dans une cellule. La classe : notre première nuit en cellule sera à 4500mètres d'altitude à la frontière chileno-argentine !
Nuit en cellule
Un petit aller-retour de 300km et de 4000 mètre de dénivelé, qui nous coûtera un plein d'essence, une bonne engueulade avec les douaniers, qui, en plus, ne nous laisseront pas repartir le jour-même car la sortie de San Pedro s'effectue à 6h du matin.. la totale !
On en profite pour passer la journée avec Mélanie et Miguel, mais cette mésaventure représentera une perte de 2 jours, sur les 6 que nous avions prévus au total pour parcourir les 4500 km qui nous séparent de Rio, ça va être vraiment juste pour arriver à temps !

C'est donc reparti pour un tour : départ à 5h du matin, lever de soleil sur le Licancabur, paysages grandioses de montagne, passage de douane avant de parcourir le long plateau alti-planien côté argentin, absolument magnifique. Pause déjeuner au milieu d'une plaine saline, les 'Salinas Grandes' et descente sur les paysages toujours aussi impressionnants de la vallée de Humahuaca : montagnes aux couleurs et aux formes spectaculaires, les cactus candélabres, une route en lacets...

Eglise de Susques, petit village andin.

Vue de l'intérieur, de drôles de peintures au mur, un toit en bois de cactus

Pause déjeuner au milieu des Salinas

Puis descente de l'alti plano
 
Route de lacets descendant vers la vallée de Humahuaca

Une halte à Purmamarca où nous avions passé quelques jours avec Noémie quelques mois avant et nous voilà dans la plaine de la pampa argentine. On en profite pour rouler de nuit et nous arrêtons à 2h du mat, épuisés. 19 heures de conduite et 1200 km dans la même journée, je crois que l'on tient le record ! Quand je pense que c'était l'expédition en France de faire les 400km qui nous séparaient de Lyon !

La montagne aux 7 couleurs, 6 mois plus tard
3ème jour sans grand intérêt, la plaine argentine du Chaco, une pause dans la ville de Corrientes, et le passage de douane argentino-paraguayen de Posadas-Argentine à Corrientes-Paraguay. On finit par arriver sur le parking de la mission jésuite de Trinidad, au Paraguay à 2h du mat. Encore 14 h de conduite et 800km de route !

Paysage du Chaco argentine, grandes plaines à la végétation rase

Dans toute l'Amérique du sud, des missionnaires sont venus évangéliser les populations locales au temps de l'invasion espagnole et portugaise. La région de 'Missiones', à cheval à la frontière entre le nord de l'Argentine et l'ouest du Paraguay, a été investie par les missionnaires jésuites, qui ont mis en place de véritables états théocratiques en mettant sur pied entre 1609 et 1763 une organisation sociale "utopique". Ils ont fait construire de nombreuses missions dans le but d'y faire vivre les indiens Guarany, de les 'éduquer', leur enseigner la bonne parole, et les protéger des esclavagistes sévissant sur le territoire brésilien.
De 1609 jusqu'à leur interdiction par la monarchie espagnole en 1763, une bonne cinquantaine de ces missions, ont accueilli plusieurs milliers d'indiens chacune. Abandonnées, certaines ruines ont été extraites de la végétation et restaurées, offrant d'impressionnants ensembles architecturaux. Celles du côté argentin sont assaillies par des hordes de touristes alors que les paraguayennes sont réputées être beaucoup moins courues, plus belles et classées au patrimoine mondial de l'Unesco, d'où notre choix !
Nous nous sommes retrouvés seuls sur le site de Trinidad, ensemble d'habitations, de 2 églises, d'ateliers, de potagers...
Vue d'ensemble de la mission jésuite de Trinidad

La chair de l'église








Une porte latérale de l'église



puis la mission de Jésus, où ne subsistent que les mûrs et les colonnes de l'église et dont le sol a été recouvert par l'herbe.







Nous appréhendions un peu la traversée du Paraguay, un des pays les plus pauvres d'Amérique du sud, mais le trajet a été super tranquille, au milieu de paysages ressemblant aux campagnes françaises. On a été impressionnés par les voitures que l'on a croisées : aucune 'rougne', seulement des 4X4 rutilants. Par contre, pas vraiment eu le temps de se faire une idée du pays, des gens, de la culture, de l'accent, ayant beaucoup roulé et rencontré peu de monde !

Paysage paraguayen, similaire aux campagnes françaises, les palmiers en sus!
Passage de frontière paraguayo-brésilienne à 'Ciudad del Este', énorme mégalopole paraguayenne, zone franche, où les brésiliens viennent faire leurs achats depuis Foz de Iguaçu.
Changement de langue, les débuts à la frontière sont assez laborieux, personne ne parle espagnol (c'est surtout nous qui ne parlons pas 'brasilaïoutche') ni ne connait les formalités douanières pour un camion chilien conduit par un français...
Et la route se poursuit, il ne nous reste plus que 24 heures pour parcourir les 1400 km qui nous séparent de Rio !
Couchés à 2 heures du matin, levés à 7, sous une pluie torrentielle (on se disait justement la veille que cela faisait un moment que nous n'avions pas eu de pluie). Le peu de paysages que nous pouvons apercevoir à travers les nuages semblent superbe. Une route à 2 voies, en assez mauvais état, passe à travers la forêt tropicale, les camions roulent très vite, ça grimpe, descend, des péages tous les 100km... (les autoroutes brésiliennes sont réputées être très chères!).
Passage par Sao-Paulo assez compliqué, mais on finit par arriver chez mon pote Julien, encore un ancien du Venezuela qui travaille chez Peugeot à 200km de Rio, et vit avec Melissa, sa copine brésilienne. L'accueil est chaleureux, même s'il est 1h du matin et qu'ils bossent le lendemain, cela fait plus de 7 ans que nous ne nous étions pas vu, vivant tous les 2 à l'étranger, ça n'aide pas à se voir souvent !

Mission accomplie, nous sommes vraiment heureux de ne pas avoir eu de problème avec le camion, d'être arrivés entiers et à temps. Ce fut sacrément difficile: 4 jours consécutifs entre 15 et 20 heures de conduite, plus de 4500 km, on doutait sérieusement !
Mais nous voilà dans le bus pour rejoindre mes parents à Copacabana, la célèbre plage de la non moins célèbre Rio de Janeiro. A nous les Caïpirinhas, les paysages grandioses, la plage... le Brasil quoi !