vendredi 17 août 2012

Côte Pacifique : trajet en cargo et village d’Arusi, du 30 juillet au 4 aout 2012.

Voyage en cargo depuis Buenaventura à Arusi-Nuqui
 
Enfin embarqué sur ce fameux ‘Artemisa’ qui devait partir à l’origine à 16h, j’y embarque à 19h et ils mettent les gaz à plus de minuit (obligés d’attendre la marée haute pour sortir de leur bras de rivière où ils sont ‘tanqués’).

La sortie de la baie est assez solennelle, tous les passagers sur le pont en silence, regardant s’éloigner la ville, la mer est d’huile… Puis chacun rejoint sa couchette pour passer une nuit plutôt chaude mais très tranquille !

Réveil sous un grand soleil qui ne nous lâchera pas de toute la journée et une mer on ne peut plus calme ! Quelle chance parce que sous la pluie, ça aurait été l’horreur : à l’intérieur , aucun endroit où s’asseoir, espace très restreint, nous aurions été obligés de rester couchés sur nos mini lits superposés toute la journée ! Alors que là, posé au soleil, un bouquin à la main, affaires à sécher sur le pont, qui ont bien ramassé hier avec cette pluie. Ca discute avec les passagers, l’équipage…

Vue de la côte depuis une coursive bien remplie

Le bateau est assez rustique : un cargo d’une quinzaine de mètres, rongé par la rouille, mal aménagé pour transporter de la marchandise, tout est posé en vrac sur la plage arrière, sur les coursives latérales, sur le pont supérieur, dans la cabine… : caisses de bières, tonneaux d’essence, boites isothermes transportant les denrées périssables, paquets pour tous les villages de la côte… Et au dessus de tout ce bardas, ce qui doit être le radeau de survie : une espèce de barque en bois rapiécée de toutes parts… Je ne suis pas sûr que l’on remplisse les conditions de sécurité internationales, mais on est là !


Le pont arrière de l'Artemisa, chargé "à l'arrache".
 
Le poste de pilotage est aussi sommaire que le reste du bateau : une barre en bois, un gros blackos la manipulant, une radio et peut-être un appareil donnant la position GPS, mais je ne suis pas sûr ! La navigation s’effectuant à quelques dizaines de miles de la côte, ils doivent naviguer à vue !

Poste de pilotage de l'Artemisa


Couchettes du niveau inférieur
Cuisine et couchette du niveau inférieur


Ma couchette, au fond
En plus de cela, nous sommes rejoints en pleine mer par une barque de ‘pêcheurs’ sur laquelle sont transférés 3 bidons de 100L, à la main, dans des conditions assez périlleuses puisqu’il faut tenir la barque contre le bateau, jouer avec les mouvements de mer et que les bidons doivent peser plus de 100kg…, une caisse affreusement lourde contenant un moteur ainsi que d’autres marchandises. Je ne sais pas ce que c’est, mais au moment de sortir mon appareil pour photographier la scène, on me fait comprendre qu’il est déconseillé de prendre des photos, la cuisinière me faisant le signe du ‘couik’, de la décapitation. OK, je ne vais pas faire le mariole, pas envie de terminer en mer, surtout qu’il parait que c’est plein de requins tigres dans le coin !
La côte Pacifique est réputée pour être une importante zone de trafics.
 

Transferts en mer
 
Mais l’ambiance à bord est plutôt joyeuse, la journée ponctuée par les repas préparés par la cuisinière à base de poisson, riz, salade, soupe et jus, c’est Byzance !

Vue de la côte


20h plus tard, on arrive de nuit dans une baie immense, des barques viennent accoster le bateau, embarquant de la marchandise, certains passagers… Je monte dans l’une d’elle et termine chez le professeur du village d’Arusi qui me loue une piaule. Le lendemain je monterai la tente sous un toit à l’écart du village, un abri pour manger, la vue sur la mer, un bidon avec l’eau de pluie pour cuisiner et me rincer… bien calé pour les jours suivants !

4 jours à profiter de la vie tranquille du village, à rencontrer des gens et discuter avec eux : les professeurs, le curé, les militaires en faction, qui dorment dans des hamacs abrités par une bâche, doivent pas rigoler tous les jours ceux-là ! et à me remettre au sport : course à pied sur cette immense plage qui doit être plus grande que l’Almanarre, nage en eau trouble (l’eau est chargée de particules, ce qui n’est pas très agréable !).

Une visite au village voisin de Thermales où les habitants ont aménagé des bassins pour stocker une eau thermale chaude, au milieu de la forêt, plutôt sympa bien que l’eau chaude soit plus agréable quand il fait froid dehors !


Case dans le village d'Arusi

Centre d'appel de la côte. Dans les villages, il n'y a souvent qu'un endroit où ils reçoivent du signal pour leurs téléphones

Plage d'Arusi

Coucher de soleil à Arusi

Pêcheurs du Pacifique. Ils vont sur des barques en bois et rament debout
 Au large du village croisent des bateaux de pêche à la crevette. J'apprends les conditions de pêche qui ne sont pas très écolos: dans les filets des centaines d'espèces mortes qui sont rejetées à la mer, les crevettes sont toutes acheminées vers Buenaventura, les habitants du village n'en voyant jamais la couleur...



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