mercredi 15 août 2012

Les parents Lecuire en Colombie : Bogota, Villa de Leyva, Medellin, Salamina, Salento, Buga, Cali, Popayan, San Agustin, desert de Tatacoa, du 4 au 20 juillet 2012.

Trajet avec les parents
 
Ca n’a pas été facile de les faire venir, la réputation de ce beau pays en faisant fuir plus d’un, mais les parents finissent par débarquer à Bogota pour 2 petites semaines.
Premiers contacts avec la ville :
-visite de la Candelaria, le quartier historique de Bogota
Plaza del Chorro de Quevedo, Candelaria, Bogota

graffitis à la Candelaria

Plaza Chorro de Quevedo, Bogota. Lieu de réunion des 'rippys' et des artistes, d'où la statue!
-musée Botero, l’artiste colombien le plus reconnu, peignant et sculptant des personnages aux formes généreuses
Les parents devant "la main", musée Botero, Bogota

Musée Botero

-Balade au centre-ville, Plaza Bolivar, avenue "Septima", palacio del Narino...
Plaza Bolivar, Bogota

-musée de l’or, sûrement un des plus beaux au monde.
-montée au Montserrate, église perchée au sommet de la cordillère qui domine la ville, à laquelle on accède via un téléphérique rudimentaire. Sans grand intérêt, surtout que le temps est un peu couvert, comme souvent à Bogota!

Vue sur la ville depuis le Montserrate
-un tour de vélo bien agréable le dimanche, quand la principale artère de la ville, la ‘septima’, est fermée à la circulation  et envahie par les piétons… Bogota est une ville où les gens se déplacent beaucoup en vélo et c’est impressionnant de voir ce que ça devient le dimanche : des familles entières montant leur bicyclette, des gens marchant, des jeunes en skate, d’autres en rollers… une foule impressionnante profitant de la ville et des espaces qui s'offrent à elle !

Dimanche en vélo à Bogota
 
Et premiers contacts avec le pays :
-culinaire avec quelques arepas (galettes de maïs faisant office de pain dans ce coin d’Amérique du sud), un ajiaco (plat de Bogota : soupe avec du maïs, de l’avocat..), une ‘bandeja paisa’ (énorme plat constitué d’à peu près tout ce qui se mange en Colombie : porc, vache, boudin, saucisse, haricots rouges, riz, avocat…)
-les colombiens et leur gentillesse…

Arepas (galettes de maïs), maïs, et brochettes, "Parque Centrale", Bogota

Après un trajet de bus "technique", qui laisse présager quelques difficultés pour la suite puisque nous allons en manger un paquet pendant notre séjour, première étape : le village colonial de Villa de Leyva avec ses rues pavées, ses maisons blanchies à la chaux et son immense place entourée de bâtiments coloniaux.

Eglise de Villa de Leyva
Place du village de Villa de Leyva, la plus grande de Colombie

Coucher de soleil sur Villa de Leyva
 
Je les mets à la sauce colombienne et on s’achète 2-3 bières pour les picoler sur la place au milieu des fêtards du vendredi soir.

Le lendemain, on a la chance de tomber sur le marché du village, absolument superbe : les paysans qui descendent de tous les bleds de montagne environnants, un feu d’artifice de couleurs, de bruits, d’odeurs, des stands de bouffe avec du boudin, de la banane plantain, des pièces de porc cuites au feu de bois.... Cela permet aux anciens d’avoir un aperçu d’une bonne partie des fruits et légumes que l’on trouve en Colombie, la plupart inconnus en France.

Marché de Villa de Leyva, vente de bananes...



Chantaduro, fruit de la côte

Bocadillo=pates de fruit à la goyave

Le fruit orange est du "lulo" et le vert, de la Guanabana, qui servent presque exclusivement à faire des jus de fruits

Tomate de arbol, pour les jus de fruits

Goyave, encore pour les jus

Papaye, délicieux avec du citron!

Physialis

Chantaduro

Vendeur de glaces

Vendeurs de pommes de terre

Rue de Villa de Leyva

Stand de bouffe avec du poulet, du porc, du yucca (tubercule), des pommes de terre, de la banane plantain...

On enchaine sur ce que tout le monde appréhende, les parents n’ayant pas l’habitude de ce genre de plaisanteries : la nuit de bus entre Bogota et Medellin, 12h sur des routes de montagne sinueuses (il faut passer 2 chaines de montagne). Ils vont essayer de dormir en se faisant pas mal secouer ! En plus de cela, nous avons croisé juste avant de partir de Bogota un français possédant une agence de voyage et nous disant que l’on était fous de voyager de nuit, du fait de possibles attaques ! Le père, déjà pas très serein avant d’entendre cela n’en mène pas large ! Mais cela fait 6 mois que je voyage exclusivement de nuit, et tout le monde fait ainsi ici, jamais entendu parler d’attaques, du moins dans cette zone!
On arrive entiers, les parents pas super frais, mais ils ont survécu !

Arrivée à Medellin après une nuit de bus, pas très frais mais ça ne se voit pas!
 
Medellin, ville ayant le plus subi la violence des années 80-90 est devenue le symbole du renouveau colombien et une des villes les plus agréables du pays !

La sculpture de l'oiseau de Botero, explosée par une bombe, et la copie entière, faite par la suite en signe de protestation.
Une superbe place envahie de statues de l’artiste local : Fernando Botero, un immense musée presqu’exclusivement rempli de ses œuvres et de ses dons…

Plaza Botero, devant une de ses statues, Medellin

Statue de Botero

Plaza Botero

Plaza Botero
 
Une artère piétonne bien agréable, des places où il fait bon se poser…
Et puis ce qui symbolise le renouveau de la ville : les ‘metrocables’. Des téléphériques, construits dans les années 2000, qui ont permis de sortir de l’isolement les gens des quartiers pauvres, souvent coincés au sommet de collines desquelles ils ne descendaient jamais.
C’est hallucinant de pouvoir désormais se balader dans ces quartiers quand on sait ce qui s’y est passé, que c’était le repère de tous les cicarios (tueurs à gage, terme très utilisé en Colombie) d’Escobar et des patrons de la drogue, et qu’il était impensable d’y mettre un pied jusqu’à un passé récent.

Metro-cable=téléphérique, de Medellin

Quartiers défavorisés en voie d'amélioration à Medellin. Ici, au sommet du metro-cable, la bibliothèque d'Espana, symbole du renouveau du quartier.

 
Une petite touche négative cependant : j’avais vendu le pays comme étant très sûr, les colombiens d’une gentillesse extraordinaire, honnêtes et surtout très pacifistes et qu’on s’y sentait en sécurité comme nulle part ailleurs en Amérique du Sud ! Or, le centre de Medellin a assez mauvaise réputation et pour une fois c’est justifié ! Je n’avais jamais vu autant de gens dormir dans la rue, des dizaines et dizaines de personnes allongées les unes à côté des autres sur le trottoir la nuit, dans des rues pourtant hyper passantes et sûres la journée. Et puis surtout, un nombre de drogués au ‘basuco’, la version locale du ‘crack’, qui entraine le consommateur dans un état pas joli joli !
Et pour couronner le tout, sur l’artère passant devant l’hôtel, un type se faisant poursuivre par 5 autres armés de bâtons, se fait rattraper et rosser comme il se doit, sous nos yeux ! Il a le visage recouvert de sang, ne peut plus bouger, est porté dans un taxi par les flics et les passants… Sûrement un voleur. Moi qui n’avait jamais vu la moindre violence en Colombie, ni même quelqu’un élever le ton, on est servis, surtout les parents !

Encore un trajet de bus assez épique, pour revenir dans un coin que je voulais absolument montrer aux parents : Salamina !
On est accueillis par mon pote Felipe dans sa case coloniale, petit-déjeuner dans sa maison de campagne offrant une vue extraordinaire sur les collines de la région du café, balade à pied, visite du cimetière: la fierté du village, de quelques maisons, en compagnie de notre hôte… Dommage que la coopérative de café soit fermée 
La maison de Felipe où nous avons logé
Architecture typique de la région du café

Transport à Salamina

Cimetière de Salamina

Puis on enchaine jusqu’à Salento, la vallée de Cocora et ses palmiers de cera, espèce endémique à la Colombie et symbole de ce pays. Il ne fait pas très beau, mais ça confère au site une atmosphère très particulière, les ombres de ces arbres immenses se détachant au milieu des nuages et de la brume…
Une belle balade au milieu de cette vallée, entourés de ces magnifiques arbres, passage par la forêt tropicale.

Salento et la Valle de Cocora

Palmas de cera, Valle de Cocora, Salento

Palma de cera


 
On finit la journée dans une plantation de café et revenons par le moyen de transport traditionnel du coin : la ‘Jeep Willys’, où la moitié des passagers sont obligés de se tenir debout à l’extérieur, très sécurité, puisque cette voiture a la réputation de se renverser facilement, mais très ‘typique’ et surtout il n’existe pas d’autre moyen de rejoindre le village !
Ferme de café

Jeep "Willys" sur la place de Salento
Transport en Jeep 'Willys' dans le coin de Salento

Le père avec son pote, accroché à la Jeep Willys
 
Puis descente dans la ‘Valle del Cauca’, principale fleuve colombien arrosant une plaine coincée entre deux chaines de montagnes, zone de production de cane à sucre, pour rejoindre tout d’abord la petite ville de Buga, principal centre religieux de Colombie, puis Cali.

Eglise à Buga
 
Visite rapide de la ville coloniale, de la nouvelle ville, sa place et ses églises, cours de salsa pour la mère, petite bière dans la rue, posés sur un trottoir, vendredi soir oblige, au milieu de la jeunesse plutôt ‘roots’ de la ville. Moi je retrouve mes potes rencontrés au premier passage pour une petite soirée salsa calena !

Cali
La mère en plein cours de salsa
 
Et on repart le lendemain (ça n’arrête pas), en direction de Popayan, la ville blanche et religieuse de Colombie ! De magnifiques bâtiments coloniaux, une immense place recouverte d’arbres et entourée de superbes édifices, tous blancs !

Bâtiments de la place de Popayan

"Chiva"=transport traditionnel colombien, devant des bâtiments coloniaux

Place de Popayan de nuit

 
Pour l’étape suivante, les choses se compliquent. Le guide de Bogota, qui nous avait inquiété pour le trajet de nuit, nous avait aussi expliqué que la route entre Popayan et San Agustin était un repère de gangsters qui prenaient les bus d’assaut… Mais les autorités locales nous indiquent qu’il n’y a aucun problème !
Par contre le chemin n’est pas asphalté, plutôt en mauvais état et après 2h de trajet, les véhicules nous précédant sont arrêtés au milieu de la route… Un camion a une roue dans le ravin, impossible de le dégager ainsi, il faut un engin, or on est dimanche et on nous fait comprendre que ça ne se fera pas aujourd’hui. Une fois de plus, nous sommes impressionnés par le calme des colombiens, campés autour du camion, commentant la scène, sans s’inquiéter ni gueuler et qui apprennent sans broncher qu’il va sûrement falloir passer la nuit-là… Puis le chauffeur propose de faire un détour si on paye la différence d’essence, soit 3 euros par personne… Pareil, pas un seul ne bronche, tout le monde paye alors que certains passagers ne doivent pas rouler sur l’or et que ces 3 euros représentent la moitié du prix du trajet!

Le camion au milieu du chemin
 
On finit par arriver dans le petit village de San Agustin après avoir traversé des paysages de campagne similaires à la Beauce française, de la forêt tropicale, le paramo de haute montagne puis des vallées verdoyantes…

San Agustin est un petit village du sud colombien, situé dans une zone arrosée par plusieurs rivières, des vallées verdoyantes, et surtout abritant des sculptures en pierre, uniques au monde, vestiges d’une culture pré-colombienne,.

On arrive à se poser 3 nuits au même endroit, ce qui n’était pas arrivé depuis le début du voyage !

Place de l'église de San Agustin

Marché de San Agustin avec les différents types de transport

"Chiva" traditionnelle
 
Visite du site archéologique le premier jour, en compagnie d’un guide nous proposant une explication intéressante des statues en faisant la corrélation avec le shamanisme. Ensemble de monuments religieux et de sculptures mégalithiques, datées entre le XIe siècle avant J. C. et la conquête espagnole.


Statues du parc archéologique de San Agustin


Puis balade dans la région le lendemain : d’autres sites archéologiques, des cascades, une fabrique de panela, des vues magnifiques sur ce paysage accidenté, encore une fois recouvert de champs de café et de canes à sucre…
Usine de fabrication de panela

Paysages autour de San Agustin

Chez Taïeb et Audrey, nos hotes français à San Agustin
 
Dernière étape, le désert de Tatacoa. Une zone de formations rocheuses érodées, aux couleurs rougeoyantes, parsemée de cactus candelabres…




Notre moyen de transport à Tatacoa

Puis Bogota, où nous avons à peine le temps de visiter le marché de Palo Quemao, acheter quelques souvenirs, et voilà les parents qui s’envolent !

15 jours de vacances, durant lesquelles on peut dire que l’on a rentabilisé le billet d’avion, voyant autant de choses que ce que j’ai pu faire en 3 mois ! Mais les parents sont ravis de leur périple, reviennent avec une image très positive de ce pays, de son peuple, bien différente de celle que nous colportent nos chers médias. De nouveaux ambassadeurs de la Colombie !

2 commentaires:

  1. Passionnant ce récit , merci Mathieu pour ces moments que tu nous fais vivre de loin, tu as bousculé les parents, mais ils ont du revenir emballé avec plein de souvenirs dans la tête. Les veinards j irais bien !! Bises de nous deux. Dominique etGeorges

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour, je suis Colombien, et vraiment je voudrais vous féliciter pour ce beau voyage que vous avez fait en Colombie malgré sa mauvaise réputation d'être violente et dangereuese, qu'en vrai c'est pas si mauvaise comme ils le montrent partout dans le monde. Et surtout vous féliciter parce que le photos que vous avez pris sont magnifiques!!!

    RépondreSupprimer