mercredi 15 février 2012

Colombie : Bogota du 10 au 13 décembre 2011

Ca y est, 10 ans que j’attendais cela : mettre les pieds à Bogota, une des villes mythiques de ce bas-monde à mes yeux !
Comme d’habitude, petite galère pour trouver un logement, d’abord sur internet par le biais de forums, ensuite sur place pour faire le tour des hôtels, entre ceux qui sont complets, ceux conseillés par Lonely Planet remplis d’anglo-saxons, ceux trop chers, trop pourris… On finit quand même par trouver une très belle chambre dans un petit hôtel charmant qui nous accorde une belle réduction, mais ça reste cher : une vingtaine d’euros la double, 2 fois ce que l’on payait en Equateur.
3 petites journées pour découvrir le quartier de la Candelaria, partie ancienne de la ville, dans laquelle nous dormons. De petites maisons colorées typiques d’Amérique Latine, un peu délabrées, des rues pavées, les montagnes recouvertes de forêt dominant la ville , et de très beaux bâtiments coloniaux… tout ça donne un charme fou à ce quartier qui a pourtant assez mauvaise réputation en matière de sécurité mais où on se sent vraiment bien. On s’y sera balladés sans trop se sentir inquiétés et nous aurons passé une dernière soirée dans la rue durant laquelle on croisera 2-3 individus pas très clairs.
Place au dessous de notre hôtel dans le quartier de la Candelaria, lieu de fiesta la nuit

Maison du quartier de la Candelaria avec les montagnes dominant la ville





Quartier de la Candelaria. On  peut apercevoir une statue sur le toit d'une maison. Celles-ci sont omniprésentes dans ce vieux quartier.



De superbes musées aussi, celui du grand peintre et sculpteur colombien, Fernando Botero avec ses personnages aux formes généreuses…

Sculpture de Fernando Botero


Et un musée de l’or, encore mieux fourni que celui de Quito, qui était pourtant magnifique, avec de très belles pièces.


Et puis les quartiers un peu plus récents de la ville avec des batiments plus modernes, plus d’activité, des vendeurs ambulants dans la rue comme dans beaucoup de pays en développement, des magasins d’artisanat…
Place Bolivar, et ses décorations de noël. Etrange de se rendre compte que les fêtes approchent alors que l'on ne se sent pas du tout en hiver!

Rue de la ville "moderne" avec ses vendeurs ambulants, de lunettes de soleil, de minutes de conversation téléphonique...

Mais bon, la Colombie c’est surtout un peuple et une histoire, pas très rose.
Partout dans les rues de Bogota des gens qui dorment par terre, mangent dans les poubelles,scènes que nous n’avons pas trop vues jusqu’à maintenant (peut-être parce que nous étions dans des coins touristiques et que ces pauvres n’avaient pas le droit d’y venir). Dès le premier soir, alors que nous sommes posés sur les marches de la place principale, un type engage la discussion, nous parle de l’histoire de son pays et de la sienne… Possédant un bout de terre vers la côte, il en a été délogé par les FARC ou les paramilitaires il y a une dizaine d’années, tout comme des milliers de colombiens. 3 millions de déplacés en 10ans, second pays où il y en le plus au monde. En plus le gouvernement peine à trouver des solutions et les gens vivent avec une centaine d’euros d’aide par mois, même pas de quoi se loger ni se nourrir. Loin de leurs terres, n’ayant pour la plupart connu que cela et se retrouvant dans une grande ville comme Bogota, peu de perspectives d’avenir s’offrent à eux…

C’est surtout un pays qui a connu une extrême violence, dans les années 50 tout d’abord, où un conflit interne a provoqué la mort de plus de 200 000 personnes. Puis dans les années 60-70 avec la création de plusieurs mouvements d’extrême gauche, dont le plus connu est les FARC, puis la mise en place par des propriétaires puis par l’état, de groupuscules de paramilitaires, dans le but de lutter contre les FARC. Mais ces escadrons ont pris de l’indépendance et ont suivi la voie de leurs rivaux en contrôlant le trafic de drogue, pratiquant extorsions et violence…

Chaque camp contrôlait certaines régions, rendant le pays extrêmement dangereux, aussi bien pour les locaux que pour les étrangers.

Depuis quelques années, Uribe, président de droite, a lancé une grande campagne d’éradication de ces mouvements, plutôt efficace (c’est durant cette période que Bettencourt a été libérée, tout comme des milliers d’autres captifs) mais très violente et qui a permis de faire de la Colombie un pays relativement sûr à visiter. Ceci a permis aux colombiens eux-mêmes de commencer à découvrir leur pays et aux étrangers de venir sans crainte de passer 10 ans dans la forêt en compagnie de quelques sympathiques guerilleros.

Une histoire marquée par les violences, dont même le centre-ville porte la trace, puisqu’en 1985, un groupuscule de guerilla urbaine, le M19, a pris le contrôle du palais de justice avec de nombreux otages. L’armée est intervenue à coup de blindés, mettant le palais de justice en pièces et entraînant la mort de plusieurs dizaines de  personnes. Sur la principale place de la ville, la ‘Plaza Bolivar’, au milieu de bâtiments des 17-18ème siècles, trône désormais un palais de justice à l’architecture beaucoup plus récente.

Palais de justice de Bogota, détruit en 1985 et reconstruit depuis, avec un panneau au 1er plan dénonçant les agissements des FARC
Séjour bref mais intense dans ce pays qui semble réserver de très belles surprises. Ca nous conforte dans notre décision d’y revenir et d’y passer du temps pour comprendre tout ça !

Mais il est temps de prendre l’avion, vers Marseille pour moi, vers le Brésil pour Elo qui part assister au mariage de potes. Grosse galère pour elle puisqu’elle s’apercevra la veille du départ que son billet n’a pas été réservé. Merci à TPV, l’agence de Calédonie où ma société nous déposait de l’argent, qui n’a pas fait son travail ! Obligée de se rendre à l’aéroport pour trouver une solution, ce qui se soldera par l’achat d’un billet plein pot !

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