dimanche 28 août 2011

Pérou : généralités.

Ce court séjour au Pérou nous aura permis de sortir du duo Chili-Argentine où nous sommes depuis 5 mois et de nous plonger dans un pays à l’ambiance beaucoup plus sud-américaine que ce que nous avons connu jusque-là.
Un niveau de vie beaucoup moins élevé avec des hotels à 15 soles (3 euros au lieu de 15 au Chili), des menus dans des restos populaires à 4 soles (1 euro au lieu de 6 au Chili)…
Une nourriture très variée et très bonne : du cochon grillé, du cochon d’inde, de la viande, des légumes, des tubercules…
Un culte à la Pacha-mama, la terre-mère, très présent. Croyance des peuples indigènes andins qui remonte à des temps très anciens, nous en avions entendu parler en Argentine, mais ici c’est omniprésent ! Dès que l’on ouvre une bouteille, que ce soit de bière, d’eau ou de vin, on verse quelques gouttes sur le sol, de même pour la nourriture. C’est assez marrant et une belle façon d’enseigner le respect de la planète!

Par contre c’est un pays très touristique, surtout que nous y étions en pleines vacances scolaires européennes. Nous avons croisé un nombre de français hallucinant alors que nous n’en avions vu que très peu jusqu’alors. Et une manière de voyager différente de ce que nous avons pu voir au Chili et en Argentine : jusqu’à maintenant nous avions rencontré beaucoup de gens en Amérique Latine pour des périodes assez longues, parlant la langue, assez intégrés, voyageant en stop, vélo. Par contre, beaucoup sont au Pérou pour des périodes de 2-3 semaines, visitent via des tours organisés…
Mais les péruviens, malgré cet afflux touristique, nous ont paru garder leur intégrité et on n’a pas vu cet aspect malsain et intéressé lié au tourisme, comme au Maroc, même si on nous avait annoncé le contraire! Jamais on ne nous a annoncé un prix exorbitant, insisté pour nous vendre quelque chose, malgré le nombre de vendeurs d’objets ‘spécial toutous’ dans les rues…

Et puis cet ‘Inca Kola’ : c’est le premier endroit où l’on ne voit pas partout d’affiches rouges, de mobilier de resto à l’effigie de la marque américaine, mais partout ces logos ‘Inca Cola’ ! Quel plaisir de voir un pays où le géant américain est un peu moins omniprésent ! Mais je déchanterai vite en apprenant que la marque est désormais en partie détenue par le groupe coca…

Enfin, nous arrivons juste après les élections présidentielles. Nous les avions suivies depuis le Chili puisqu’elles ont été assez atypiques : sont arrivés au second tour :
-Keiko Fujimori, candidate très à droite, fille de l’ancien dictateur qui a gouverné le pays d’une main de fer et qui croupit actuellement en prison. Celle-ci faisait partie du gouvernement de son père lorsqu’il était au pouvoir. C’est un peu comme si en Europe se présentaient les fils de Franco, de Mussolini ou d’Hitler.
-Ollanta Humala, ancien militaire très à gauche, dont le père aurait fait partie du fameux mouvement de guerrilla maoïste du sentier lumineux, dont le frère est emprisonné pour activités terroristes et qui aurait lui-même avoué avoir participé à quelques actions et surtout s'était opposé au régime de Fujimori lorsqu'il était encore militaire. Le pays craignait un régime à la venezuelienne ou cubaine, mais il a su rassurer le peuple et celui-ci l’a porté à la tête de la république. Lorsque nous sommes arrivés, celui-ci venait de jurer sur la constitution, mais a refusé de le faire sur celle mise en place par Fujimori en 93, préférant celle de 73, ce qui a provoqué une grande polémique. Il a du boulot puisque le pays est assis sur une montagne de richesse, mines, pétro-chimie, peu exploitées, et quand ça l’est, c’est par des entreprises étrangères. J’ai par exemple été impressionné par le prix de l’essence, presque aussi cher qu’en France, alors que le pays possède des gisements de pétrole. Il s’avère que ceux-ci sont exploités par les chiliens, qui raffinent le pétrole chez eux et le revendent ensuite au Pérou…

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