mardi 19 juillet 2011

Chili: Santiago du 5 au 12 juillet 2011

Une route superbe pour rejoindre Santiago depuis Pichilemu, en compagnie de notre pote néo-zélandais et d’un australien que nous avions embarqué, et très instructive puisque :
-en débarquant dans un petit village de pêcheurs pour acheter du poisson, nous avons assisté au dépeçage d’un lion de mer (ils sont pourtant protégés mais se prennent dans les filets et sont une véritable plaie pour les pêcheurs puisqu’ils bouffent tous leurs poissons) dont on utilise encore la graisse, comme du temps où les européens venaient chasser ces animaux dans le sud du continent.
Bateau de pêche à Bucalemu, village de pécheurs au sud de Pichilemu, encore décoré`pour la Saint Pierre

Et la photo coup de coeur, le depeçage du loup de mer!
Paysage le long de la côte, que l'on a retrouvé très ressemblant à la Nouvelle-Zélande
-nous avons visité un village ravagé par un tremblement de terre, l’année précédente. On se rend compte de l’impact des catastrophes naturelles dans ce pays situé sur une zone sismique, après le nuage de cendre à Bariloche (qui provenait d’un volcan chilien), le bord de mer de Pichilemu ravagé par un tsunami l’année précédente et ce village. C’est en fait un village classé au patrimoine national pour ses maisons d’adobe, colorées, et équipées de patios en bois ouvragé, dont les maisons se sont pour la plupart effondrées. Mais les habitants n’ont pas le droit de détruire ce qui reste (pour reconstruire), patrimoine oblige et attendent des aides de l’état. Du coup, sur la plupart des maisons, des graffitis revendicateurs, demandant le droit de détruire ce qui reste et les aides de l’état.
Eglise de Lolol après le tremblement de terre

Maison du village de Lolol, restaurée

Maison de Lolol, en mauvais état celle-ci...

Nous avons fini par arriver à Santiago, tard, où nous venions pour voir Olivier, mon pote avec qui j’étais au Vénezuela, et sa copine Alex. Or, en arrivant, on apprend que celle-ci vient de perdre son père, qui était malade depuis un certain temps, et elle est partie la veille au Brésil, et lui part le lendemain matin. Une nuit agitée où il a eu le temps de nous montrer leur nouvel appart dans lequel nous allons prendre nos quartiers, coucher à 2h du mat, lever à 5 pour l’emmener à l’aéroport…
Mais nous voilà installés dans un bel appart, qu’ils viennent d’acheter, avec vue sur la cordillère enneigée, en mode camping puisqu’il n’y a pas grand-chose, mais c’est déjà bien d’avoir un endroit où dormir et laisser notre camion en sureté!
Du coup on profite de la vie culturelle de Santiago, chose que nous n’avions pas eu le temps de faire lorsque nous étions passés il y a 3 mois puisque nous avions alors recherché activement un camion.
Et on peut dire que nous sommes servis : je ne sais combien de salles de cinéma indépendant, des centres culturels, des salles de spectacle, un festival de cinéma asiatique, un autre de danse contemporaine… On en a vraiment profité, de 1 à 3 séances de ciné par jour, du théatre, des musées…

Et puis des activités plus ‘toutous’, de la ballade (en vélos, que nous prête Olive, ça aide sacrément en ville, sauf à la sortie des bureaux à 18h, l’horreur !), des visites. Santiago a très mauvaise réputation sur le plan touristique, assez moderne, de grandes avenues, des immeubles assez laids, et il est vrai qu’il est difficile de rivaliser avec Valparaiso, à 100km de là.
Mais de très beaux bâtiments coloniaux, de belles places, de l’architecture moderne, très originale et esthétique, d’immenses parcs. … On y trouve notre compte avec de petits quartiers assez alternatifs, des parcs au milieu de la ville, une place aux bâtiments coloniaux superbes, des petites rues aux constructions anciennes… Et on se gave de sushis : on ne sait pas pourquoi, mais on en trouve à tous les coins de rue et ça ne coûte rien. Nous qui adorons cela, on ne se prive pas !
Centre culturel Gabriel Mistral, à l'architecture moderne.

Rues Paris-Londres, du quartier portant le même nom, dans Santiago
 
Le centre GAM d'un autre point de vue
On arrive aussi en pleine révolte étudiante: ceux-ci demandent une prise en charge de l'éducation par l'état. En effet, le pays, hyper libéraliste depuis les années Pinochet n'a pas entrepris de grandes réformes socialistes comme son voisin argentin et l'éducation, la santé, coûtent assez cher. 7000 euros pour une année universitaire semble t'il, pour un pays où le salaire minimum est de 200 euros par mois, cela représente de sacrées sommes! Surtout que chez le voisin argentin éducation et santé sont gratuites.
Du coup les étudiants sont en grève depuis plusieurs mois maintenant, le mouvement semblant se renforcer mais le gouvernement ne semble pas faire évoluer les choses, les manifestations sont de plus en plus fréquentes, de plus en plus violentes, le gouvernement parlant de faire perdre leur année scolaire aux étudiants grévistes.
Du coup, dans Santiago (et partout dans le pays), des collèges, des universités placardés de banderolles revendicatrices, tout le mobilier scolaire accroché aux barrières, très étonnant comme moyen de manifester mais assez esthétique. La première fois que nous avons vu ça, nous pensions que c'était un musée d'art moderne.
Collège en grève. Nous avons vu ces chaises accrochées aux barrières dans pas mal de lieux d'enseignements au Chili

L'Université du Chili en grève
 Et puis 2 soirées vraiment sympas avec les potes d’Olive. Une qui débute devant le match de la Copa America Chile-Uruguay et qui se termine devant un concert de cumbia. Nous qui pensions que la cumbia était plutôt traditionnelle, on débarque dans une salle immense, un public survolté, ça danse et saute dans tous les sens, super ambiance, top ! Ce qui est drôle c’est que le groupe le plus important débarquera à 4h du mat, plutôt tard pour un concert !
Et le lendemain on se retrouve dans un bar super populaire du quartier populo de Santiago, tout le monde debout, chantant, discutant, buvant le Terremoto (traduction : tremblement de terre), une espèce de boisson à base de vin blanc, glace à la mangue et je ne sais quoi, assez dégueulasse, mais marrant comme principe… une ambiance vraiment sympa !
On a réussi à profiter d’Olive une soirée avant de partir, mais il faut qu’on s’active, devant récupérer Jeanne, une copine d’Elo, en début de semaine prochaine à Arica, nord Chili, ou au sud du Pérou, on a 2000 km à faire et quelques vagues à surfer sur la route ! Du coup on embarque notre  pote Tim, le néo-zélandais rencontré 10 jours avant à Pichilemu, qui ne sachant pas trop quoi faire, nord ou sud, se décide à nous suivre ! Ca nous arrange puisque l’on partage les frais et ça diminue donc ces longs trajets d’1/3 du prix, ce qui sur 2000km représente quand même plus d'une centaine d’euros. Et puis le bonhomme est vraiment sympa, toujours en train de se marrer, fan de musique, il nous fait découvrir plein de choses.

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