dimanche 20 novembre 2011

Pérou : passage dans les montagnes, Huaraz et la Cordillère Blanche, du 8 au 15 novembre 2011

Pas fâchés de quitter Lima ! Une nuit de bus pour monter les 3000 mètres de dénivelé et les quelques 450 km qui nous séparent des montagnes du centre du Pérou, plus particulièrement de Huaraz et sa fameuse Cordillère Blanche !
Trajet depuis notre arrivée au Pérou.

Arrivés aux aurores, pour changer, on a repéré un hôtel sur un forum de voyage, qui s’avèrera être une très bonne adresse : 2 euros la nuit par personne, petit déjeuner maison pour 1 euro, personnel sympa… le seul bémol est que les autres hôtes sont tous coréens (on ne sait pas pourquoi ils se retrouvent tous là puisqu’ils ne font même pas partie du même groupe !), et qu'ils ne semblent pas très doués pour les langues européennes, ne parlant pas un mot d’espagnol et très peu anglais !
Au p'tit dèj: crêpes banane/fraise+chocolat, confiture maison...
Huaraz est une petite ville du centre du Pérou, détruite par un tremblement de terre dans les années 70, ce qui explique l’architecture anarchique, au pied d’une chaîne de montagne grandiose, aux sommets enneigés, appelée la Cordillère Blanche, haut lieu de ‘trekking’ (ils appellent ça comme ça ici aussi !), fréquenté par les "gringos"  que nous sommes; la saison venue...
Mais on sort des destinations très courues du sud Pérou. A cela s'ajoute un début de saison des pluies et les prix sont tout simplement divisés par 2 par rapport à ce que nous avons connu jusqu’alors : 4 euros la nuit pour 2, menu populaire à 1 euro… ça en devient même gênant tellement c’est peu cher, ça nous donne mauvaise conscience d’acheter du superficiel pour l’équivalent d’une nuit d’hôtel ou de je ne sais combien de menus. Mais on ne va pas s'en plaindre!

Vue sur les montagnes et les superbes constructions, depuis notre chambre

Marché de Huaraz, présentoir à poulets

Les fameux "cuy", nourriture très prisée au ¨Pérou

Prêts à passer à la casserolle.
Première journée à prendre un peu la température, plutôt fraiche, se ré-habituer à l’altitude, se renseigner sur les différentes marches à effectuer dans les environs, petite bouffe puisque l’hôtel met une cuisine à disposition des clients, chose qui ne nous était pas arrivée depuis longtemps. En plus il y a un petit marché sympa, comme partout au Pérou.
Et le lendemain nous nous entassons dans un transport collectif pour un petit village d’où part un chemin menant à la "Laguna Churup". Superbe ballade commençant au milieu de paysages vallonnés pour terminer dans une vallée encaissée menant aux abords d’un très beau lac de montagne, au pied d’un glacier.
800 mètres de dénivelé, ça n’est pas énorme, mais sachant que le lac est à 4200 mètres d’altitude, on en a sacrément bavé ! Comme quoi le corps se déshabitue vite de l’altitude, seulement 5 jours que nous sommes partis de Cusco.






Cette ballade était surtout une mise en jambe avant d’attaquer une randonnée de 4 jours, faisant la réputation du coin, le chemin de Santa Cruz.
On contacte un muletier vivant dans le village du départ de la rando, à 4 heures de route de Huaraz, et partons avec lui le surlendemain.

Départ, Elo est ravie!
4 jours de marche au milieu de vallées d’altitude, à longer des rivières et des lacs, passer un col à 4700 dans un cadre magnifique…
Par contre c’est le début de la saison des pluies, on ne se rendait pas bien compte de ce que cela impliquait depuis la ville, mais en prendrons pleinement conscience très rapidement : 1ère étape et nuit à 3700 mètres d’altitude, on arrive au campement à 14h30, le soleil disparaît, pluie fine, les températures chutent, ce qui nous obligera à passer le reste de notre journée dans la tente, plus ou moins au chaud et la nuit habillés, drap+sacs de couchage recouverts d’une couverture de survie. Et dire que j’ai failli ne pas prendre ma polaire !
Au moins il n'y a pas grand monde. Nous croiserons un groupe par jour alors qu'en été il peut y avoir jusqu'à 100 tentes là où nous dormons seuls!
Au réveil!
Le lendemain marche sous la bruine qui se transformera en grosse averse juste avant d’arriver au campement à 4200 mètres d’altitude, l’horreur ! Trempés, transis de froid, on monte la tente à 13 heures, marchant depuis 7 heures du matin… Heureusement qu’il y a les thés et le repas du soir (truites pêchées par le muletier, délicieuses !) pour passer le temps ! Le muletier nous explique que si la météo ne s’arrange pas, il va nous falloir faire demi-tour le lendemain parce que le col par lequel nous sommes censés passer sera recouvert de neige et dangereux ! Quel dommage ça serait, mais étant donné l’état dans lequel nous avons fini aujourd'hui, on a très peu envie de continuer dans ces conditions !


Vallée par laquelle on a grimpé
Sacrée chance puisque l’on se réveille avec un grand ciel bleu pour le jour où les paysages seront les plus beaux ! Grimpette jusqu’au col à 4700 mètres d’altitude pour une vue panoramique grandiose : sommets enneigés, glaciers, lacs d’altitude couleur émeraude, vue sur la vallée que nous suivons depuis 2 jours… Après cela, peu importe si il pleut, ce paysage valait la randonnée !

Reveil le 3ème jour, enfin le soleil! Elo et le muletier, Juan

Entourés par les glaciers que nous ne pouvions même pas discerner la veille!



Petit dèj, même s'il y a du soleil, il ne doit pas faire plus de 0° à 6 heures du matin

Montée au col, au pied d'un glacier


Arrivée au col, à la hauteur de la neige


Vallée que nous avons longée pour atteindre le col
Fin de parcours en descente, plutôt tranquille, contents de passer la dernière nuit à moins de 3000 mètres, il fait sacrément plus chaud !

Mais le pire reste à venir : la randonnée se termine dans un village assez reculé, au bord de la piste escarpée, qui mène à la route principale 60 vertigineux kilomètres plus loin . Pour ne pas avoir à attendre un transport en commun, on monte dans la benne d’un gros camion, au sommet de laquelle a été aménagée une plate-forme pour les affaires… quelle erreur ! Montée jusqu’à un col assez élevé pour découvrir de l’autre côté une descente à flanc de falaise, je ne sais combien de virages en épingle au ras du précipice. On comprend pourquoi notre guide avait l’air inquiet. En plus il nous explique, une fois embarqués, qu’il craint être dans de gros véhicules, on comprendra vite pourquoi : le camion est très long et doit négocier chaque virage en le prenant très large et en passant au ras du précipice. En plus de cela nous sommes à 3-4 mètres au dessus de la route, ce qui est encore plus impressionnant ! Mais bon, le chauffeur doit passer par là plus ou moins tous les jours, il n'y a pas de raison!
Il lui faudra une grosse heure pour négocier cette cinquantaine de virages, une heure affreusement angoissante à vraiment se demander ce que nous faisons là, au point de vouloir descendre à pied, mais pas bien possible !


Elo sur son camion

Passage du col et découverte de la route...

Vue d'un virage depuis notre perchoir... On domine

Elo, souriante mais pas très sereine...

Après cette route vertigineuse, vallée et lac immense.


On retrouve notre petit hôtel, entiers, exténués, mais que c’est bon d’être au chaud, dans un lit, et de ne pas être obligés de dormir habillés !
Par contre un groupe de plusieurs dizaines de gamins débarque dans la nuit et fait un boucan monstre, aussi bien pendant la nuit que très tôt le matin. Heureusement que nous avions prévu de partir le matin même vers le nord du Pérou, au bord de la mer !


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